Mme Dorkaguem Boularangar Marthe, Magistrat de formation et Conseiller à la Cour d’appel de N’Djamena, candidate indépendante à l’élection présidentielle de 2016 a vu sa candidature rejetée. Notamment, pour quelques vices liés au dossier de candidature. Votre site l’a interviewée pour vous.

Tchadinfos.com : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à déposer votre candidature ?

Dorkaguem Marthe : Bien, Je suis citoyenne tchadienne, quand j’aie lue les dispositions du code électoral, je me suis dite pourquoi ne pas oser comme les autres femmes ailleurs. J’ai aussi trouvé que les femmes sont moins écoutées dans ce pays. Alors j’ai décidé de porter la voix de la femme tchadienne à un très haut niveau pour se faire entendre.

T.I : Mme Dorkaguem Boularangar Marthe dites-nous, quel est le motif du rejet de votre candidature ?

D.M : Je m’étais présentée comme candidate indépendante à la présidentielle de cette année, mais dans la formulation de mon dossier pour le Conseil constitutionnel, je devrais déclarer que je suis candidate indépendante, et cet aspect m’a échappé.

Secondo, je suis magistrat, je devrais me démettre de mes fonctions de juge avant d’embrasser la politique. J’ai formulé la demande de mise en disponibilité que je n’ai pas jointe à mon dossier. Je n’ai pas non plus déposé au ministère de peur que, si je venais à ne pas être retenue, je pouvais rester dans ma carrière ou alors je m’attendais à être retenue avant de demander la mise en disponibilité. C’est ce qui ne devrait pas se faire.

Et troisièmement, il y avait aussi la question de la caution. Je devrais avoir l’argent de quelque part, jusqu’à la date du 29 février, l’argent ne m’est pas parvenu. Et J’étais dos au mur, je ne pouvais pas ne pas déposer les dossiers. Donc voilà les trois raisons qui ont empêché que ma candidature soit retenue.

T.I : Donc vous voulez dire que vous n’avez pas pu déposer ?

D M : J’ai déposé normalement. C’était  le 29 février aux environs de 14 heures

T.I : Vous êtes magistrat de formation, vous êtes supposée maitriser la loi. Pourquoi  êtes vous laissé surpris par loi ?

M : Je ne me suis pas faite surprise par la loi, parce que, j’étais sûr que je devrais avoir cet argent. Je pensais que si je déposais les dossiers même jusqu’à minuit je pouvais déposer les 10millions, mais jusqu’à 22H, quand j’aie appelé la personne qui devrait m’apporter l’argent, elle hésitait à venir vers moi. C’est là que j’ai compris que je ne pouvais plus avoir l’argent et alors le dossier a été rejeter. Sinon j’aie réunie plus de six milles signature qui a été exigé par le code.

T.I : Le code exige 10 000 signatures avec la carte biométrique et pourtant les cartes ne sont pas disponibles jusqu’à présent. Comment avez-vous fait pour obtenir ces six signatures ?

D M : J’ai utilisé cette stratégie. Les émissaires que j’ai envoyés dans les différentes régions, je leur ai demandé de s’approcher des chefs de carré qui avaient la garde des tableaux de liste d’affichage et de leur expliquer le bien fondé de la question avant de s’approcher des signataires avec leurs récépissés en main. C’est de cette manière qu’ils ont procédé.

T.I : Vous êtes déjà écarté de la course, avez  vous un candidat à proposer à vis électeurs.

D.M : Non, à moins qu’un candidat me fasse la demande sinon personnellement je ne voulais influencer le vote qui que ce soit. Le vote engage l’électeur dans la gestion des biens publics. Mais si un candidat retenu voudra que je lui donne mon électorat, je suis prête à le faire.

Propos recueillis par Eric Ngarlem TOLDE