Miné par des contradictions internes et de guerre de positionnement pour ne pas dire des tranchées, le Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) se livre au grand jour à un spectacle désolant au moment où les Tchadiens qui aspirent à la paix ont les yeux rivés sur Doha.

Son président, Rachid M. Tahir Saleh, dans un communiqué de presse a pris la décision de suspendre la participation de son mouvement au pré-dialogue qui se déroule actuellement à Doha. Il accuse la junte au pouvoir « d’entreprendre des actions qui laissent présager un agenda caché animé des mauvaises intentions ».

Lire aussi : Urgent : le CCMSR suspend sa participation au pré-dialogue de Doha

Le Chef de la délégation du CCMSR présent aux pourparlers de Doha, Gassim Cherif, par ailleurs porte-parole du mouvement, prend lui la responsabilité de continuer « l’engagement du mouvement dans le processus du pré-dialogue ». Selon lui « l’heure n’est pas à la tergiversation et à la politique de la chaise vide, et il est prématuré au stade actuel de quitter la table de négociation ».

Lire aussi : Pré-dialogue de Doha : le gouvernement regrette le retrait du CCMSR

Dans ce jeu de ping-pong, le groupe dit de Rome a décidé purement et simplement le retrait de la signature du CCMSR du projet d’accord au pré-dialogue conditionnant la participation des mouvements politico-militaires et alliés au Dialogue national inclusif qui a été transmis au nom de 20 membres qui composaient le groupe aux autorités de l’Etat de Qatar.

Il est triste de constater aujourd’hui que les responsables de CCMSR se livrent à une guéguerre qui ne les honore pas, surtout au moment où tous les mouvements politico-militaires sont tous assis autour d’une même table dans le cadre de la recherche de la paix.

Lire aussi : Pré-dialogue de Doha : le groupe de Rome exclut le CCMSR de ses rangs

C’est au moment où le bruit des armes doit désormais faire place au chant de la paix avec la tenue du pré-dialogue et le dialogue national inclusif que le CCMSR étale au grand jour ses contradictions pour chercher à replonger le pays dans le chaos. 

Doha doit être une opportunité pour tous les acteurs politico-militaires de donner la chance à notre pays de tourner la page des années de conflits fratricides dévastateurs. Ceux qui ne s’inscrivent pas dans cette logique porteront la responsabilité demain devant l’histoire.