Lors de la conférence de presse qu’il a animé ce mercredi, le président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP), Max Kemkoye a éclairci l’opinion nationale et internationale sur l’organisation des « élections législatives de 2019 ». Juridiquement, techniquement, financièrement et politiquement, les législatives en 2019 sont impossibles, selon lui.

Les élections législatives annoncées pour la fin du premier semestre de l’année 2019 par le président de la République lors de son traditionnel message de fin d’année demeure ce dernier temps un point de brûlure entre l’opposition démocratique, la majorité présidentielle et les instances organisatrices des élections. Cette question tient l’actualité tchadienne. Après la communication du Cadre national de dialogue politique (CNDP) et celle de la commission électorale nationale indépendante (Céni), c’est le tour du parti Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP) d’en faire autant.

C’est à travers une conférence de presse tenue dans les locaux du parti que le président Max Kemkoye a fait une analyse de la situation électorale. Une occasion aussi pour lui de faire le point sur les questions d’actualité.

Les facteurs liés à l’organisation des élections législatives

Plusieurs facteurs expliquent sans l’ombre du doute que l’organisation des élections législatives en 2019 sont « impossibles ». En effet, sur le plan juridique, le manque d’un code électoral jusqu’à présent un est élément concret. « Il faut qu’il y ait un cadre juridique qui les structure et les organise. C’est le code électoral jusqu’ici inexistant », a fait remarquer Max Kemkoye. Pour information, les discussions relatives à l’adoption du projet portant code électoral seraient prévues à l’Assemblée nationale au mois de juin.

LIRE AUSSI : “ L’année 2019 est belle et bien une année électorale”, assure le président de la Céni

Sur le plan technique, la cartographie basée sur l’ordonnance 001/PR/2019 du 11 février 2019, dans son article 2 ne précise pas, selon Max Kemkoye, « la différence entre unité administratives et collectivités autonomes ». Un élément de plus. Outre cela, les statistiques démographiques restent datées. Le recensement général de la population et de l’habitat date déjà de dix ans.

Le Tchad « fait face à des difficultés financières sévères ». Max Kemkoye souligne que cela est dû à la « délinquance financière » du régime d’Idriss Deby Itno. Face à cette crise, le président de la République « quémande de l’argent pour organiser des élections qui sont impossibles à l’avance » a affirmé le président de l’UDP. Au vu de cela, une question phare se pose : « les élections législatives, mensonge politique de 2019 ou quête d’argent ? ». Certainement un mensonge afin de prendre les 40 milliards promis par les partenaires afin d’investir dans la compagne du mouvement patriotique du salut (MPS), tambourine le patron de l’UDP.

La coupure des réseaux sociaux, l’interdiction systématique de toutes réunions en public (meeting et marches), les menaces ouvertes sur les opposants sont entre autres des facteurs qui ne favorisent pas le processus électoral et surtout, le bon climat politique souligne le numéro 1 de l’UDP. Sur la question des réseaux sociaux, il contre-attaque l’argument selon lequel la raison sécuritaire a conduit à la restriction des réseaux. « La sécurité n’est pas liée aux problèmes des réseaux sociaux ».

LIRE AUSSI : la désignation et l’installation des membres de la Céni ne passent pas toujours chez les opposants

Pour le président de l’UDP, ses facteurs donnent une réponse à l’opinion sur législatives. Les élections législatives sont impossibles en 2019 sauf « un miracle du régime ».