N’Djamena est secoué par une pénurie de gasoil depuis le début du mois d’avril. L’origine de cette carence est objet à spéculation. Mais la société nationale de raffinage assure qu’elle n’a rien à voir avec cette situation.

Le gasoil se fait rare à N’Djamena et dans les autres provinces du Tchad. Depuis plus d’un mois, le combustible n’est trouvable que par endroit dans la ville de N’Djamena. Plusieurs stations-service ont fermé à cause de cette pénurie plongeant les consommateurs dans la désolation.

Situation oblige. L’Autorité de régulation du secteur pétrolier aval du Tchad (Arsat) est montée au créneau. Reconnaissant qu’il y a une crise de gestion de carburant qui sévit, l’Arsat a remonté les bretelles aux marketers. Dans la foulée, une station-service a été suspendue de toute activité de distribution et les marketers interdits de la ravitailler. Une autre décision prise par l’autorité de régulation a interdit l’approvisionnement de carburant en fût dans les stations-service, jusqu’à nouvel ordre. Malgré ces mesures, la crise de gestion de carburant persiste.  

Pour comprendre où se situe le problème, nous nous sommes rapproché des responsables de la Société nationale de raffinage (SNR). L’institution, principal fournisseur des produits pétroliers, réfute les accusations portées contre elle par les marketers et parle d’une pénurie artificielle.

« Ce problème ne se situe pas à notre niveau », se défend-t-elle. Pour elle, bien que la demande en produits pétroliers ait augmenté depuis janvier 2020, elle ravitaille à la hauteur de la demande. « Nous fournissons de manière quotidienne en moyenne 24 citernes de 36 000 litres d’essence et 34 citernes de 36 000 litres de gasoil », informe la société nationale de raffinage. Au regard de ce ravitaillement, la raffinerie estime qu’il ne devrait pas y avoir pénurie. « Nous pensons que ce problème se localise au niveau des marketers. Nous estimons que des produits pétroliers sont exportés vers les pays voisins comme le Soudan, la RCA, … »

Pour la SNR, rien ne peut la mettre en cause. « Nous précisons que la dernière maintenance de la raffinerie date de mars 2020. Depuis lors, la raffinerie n’a connu aucun arrêt lié à la maintenance ou bien à l’engorgement », argumente-t-elle.  L’institution appelle l’instance de régulation à plus de contrôles pour soulager les consommateurs.