Le président des Etats-Unis d’Amérique M. Donald Trump qui avait inscrit le Tchad sur la liste des pays terroristes, vient de revenir sur sa décision. La mesure a été levée ce mardi 10 avril 2018. Au Tchad la nouvelle a été accueillie avec faste et c’est un ouf de soulagement. Tchadinfos s’est approché du Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale, M. Mahamat Zène Chérif, pour plus d’information sur cette mesure. Interview !

Monsieur le ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale, le Tchad vient d’être retiré de la liste noire des Etats-Unis, est-ce pour vous une satisfaction ?

Je dois dire que nous accueillons favorablement la levée de cette mesure. Certainement nous nous sommes félicités de ce qui a été décidé par les Etats-Unis en ce qui nous concerne. Mais, pour nous cela n’a pas été une surprise dans la mesure où lors du passage du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, nous avions des indications qui nous permettaient de penser qu’au début avril le Tchad sera retiré. Il convient de rappeler que, nous avions dit également en son temps que c’était une mesure injuste à l’égard du Tchad vu son effort dans la lutte contre le terrorisme. Nous avons un partenariat stratégique très important avec les Etats-Unis. Je pense que ce pays le reconnait. Même dans le communiqué de la Maison Blanche publié par rapport à la levée de la mesure il a été rappelé l’importance de partenariat entre les Etats-Unis et le Tchad. Nous nous en félicitons et nous espérons que cela va nous permettre de renforcer davantage notre partenariat stratégique. Les Etats-Unis sont un partenaire clé pour nous dont nous reconnaissons l’importance non seulement pour le Tchad mais pour l’ensemble du Continent Africain. Nous allons certainement essayer de voir pour renforcer davantage comme cela a été convenu lors du passage du secrétaire d’Etat, la coopération dans le domaine économique, scientifique, etc. Nous avons beaucoup d’intérêt surtout en matière de commerce et d’investissements. La levée de cette mesure donne une indication aux potentiels investisseurs américains de venir massivement au Tchad. Nous avions déjà demandé au secrétaire d’Etat de mobiliser et sensibiliser les investisseurs américains de venir au Tchad. Nous sommes prêts à les accueillir et à les faciliter toutes les formalités relatives à des éventuels investissements au Tchad.

La levée de cette mesure suppose-t-elle que le Tchad à corriger les insuffisances ayant conduit à cette situation ?

Il y a un travail préalable qui a été fait, avant l’arrivée du secrétaire d’Etat américain au Tchad. Nos services de sécurité avaient travaillé, en étroite collaboration, sur les quelques questions qui avaient poussé les Etats-Unis à prendre la mesure interdisant les Tchadiens à entrer sur son sol. Dès le départ, nous avions estimé qu’il n’y avait pas de raison d’inscrire le Tchad sur cette liste. Je pense que la levée de cette mesure confirme un peu ce que nous avions dit au départ parce que les questions d’ordre technique, liées un peu aux documents de voyage et autres à son environnement sécuritaire. La mesure ne concernait directement le Tchad ou les Tchadiens. Mais c’est lié à l’environnement sécuritaire dans lequel se trouve le Tchad c’est-à-dire à la sécurisation des documents de voyage. Sur ce point toutes les garanties souhaitées par les Etats-Unis ont été fournies et ils étaient convaincus. Rex Tillerson avait lui-même dit lors de son passage qu’un rapport est en train d’être élaboré et il sera déposé au bureau du président des Etats-Unis, en avril. Je pense que ce qui a été fait, et nous nous félicitons certainement du retrait du Tchad de cette liste sur laquelle il a été probablement inscrit par erreur.

Donc en clair, le Tchad a accepté de partager les informations sécuritaires avec les Etats-Unis ?

Non ! Mais le Tchad n’a jamais refusé de partager les informations sécuritaires avec les Etats-Unis. Je pense peut-être que c’est un problème de mauvaise communication entre les deux pays. Sinon le Tchad n’a jamais refusé de partager des informations à caractère sécuritaire avec l’Amérique. La preuve est que nous travaillons ensemble sur un certain nombre des questions liées à la lutte contre le terrorisme pas seulement ici au Tchad mais dans le Sahel en général. Nous avons toujours partagé nos informations. Nos services compétents travaillent étroitement ensemble. Donc le Tchad n’a jamais refusé de fournir des renseignements sollicités par nos partenaires les Etats-Unis.