Mme Moussa Mariam Abdallah est l’unique femme candidate pour l’heure à la présidentielle de 2016 au Tchad. Nous l’avons interrogée pour vous sur ses ambitions politiques, les motivations de sa candidature et sa vision de la vie politique au Tchad.

Bonjour Mme Moussa Mariam Abdallah ! Vous êtes la seule candidate à l’élection présidentielle d’avril 2016. Cette différence est-elle un avantage pour vous ?

Bonjour ! Mon avantage à l’élection présidentielle 2016 est que j’ai un programme et une vision pour le peuple tchadien. Et, je ne me limite pas à prouver ce que la femme peut faire au Tchad. Notre vision, nous les femmes est de construire le pays, la femme n’a pas une autre vision que celle sur et pour son pays. Nous avons l’amour de notre patrie. Ce sont là nos motivations.

Quelles sont réellement les raisons de votre candidature à l’élection présidentielle de 2016 ?

En toute franchise, c’est le parti qui a porté son choix sur moi et les militants m’ont convaincu de me présenter et j’ai accepté.

Avec quel programme comptez-vous convaincre les électeurs ?

Le 30 janvier dernier, j’ai présenté mon programme au ministère des affaires étrangers et de l’intégration africaine (lors de son investiture ndlr). En premier lieu, la paix au Tchad, la santé, l’éducation, les sports, la cohabitation entre le peuple tchadien. Notre pays est laïc, nous n’avons ni des sudistes ni des nordisses, nous n’avons qu’une seule mère et un père. Nous devons nous entendre à vivre ensemble, nous les Tchadiens, logiquement nous devons aimer notre patrie, laissant nos différends de côté. Certes, notre pays a connu des moments difficiles, nous avons perdu des hommes et à l’ère-ci, nous devons tout faire que rien ne puisse toucher à notre pays.

Vous êtes en course avec les hommes, est-ce que vous pouvez faire face à ceux-ci ?

Mon genre féminin ne sera en aucun cas un obstacle devant ces hommes candidats comme moi. C’est le moment de prouver de quoi est capable une femme, qu’elle peut faire comme les hommes et même mieux que ceux-ci. Comparer simplement l’amour qu’une mère a pour son enfant et celui qu’une mère pourra avoir pour son pays. Et avec le concours de mes sœurs, ça ira, alors qu’elles s’unissent à moi pour cette échéance.
Que feriez-vous pour la femme ?

Je suis une femme, les femmes méritent de vivre heureuses dans notre pays. Nous les femmes, actuellement nous souffrons, nous avons des orphelins, des malades, il nous manque beaucoup de choses. Et, les hommes nous prêtent très peu d’attention, raison pour laquelle, je m’engage à ôter ce fardeau de la femme.

Que pensez-vous de la gouvernance actuelle ?
La gouvernance actuelle, je pense que chaque régime a son temps. Si aujourd’hui, je suis candidate, je crois que sans la démocratie cela ne sera pas possible. Tout de même, il y a des hauts et des bas. Nous ne pouvons pas affirmer que c’est une bonne gouvernance ni une mauvaise gouvernance étant donné qu’il y a des gens de bonne moralité tout comme le contraire.

Si jamais vous accédez à la magistrature suprême, qu’allez-vous faire ?

La paix pour notre pays, relancer notre développent, combattre l’impunité, le détournement des biens publics.

Quelle est la place de la jeunesse dans votre politique ?

La jeunesse mérite une condition de vie idoine pour qu’elle puisse être épanouie dans tous les domaines possibles de la vie. Cela est ma vision. Une jeunesse affamée ne peut pas apprendre, une personne affamée est nourrie de l’envie de voler pour satisfaire ses désirs et envies. C’est pour cela que nous proposons une issue de sortie pour permettre à notre jeunesse de s’épanouir et occuper sa place, celle de fer de lance de la société.

Quelle est votre opinion sur le bilinguisme au Tchad ?

Le Tchad est laïc et bilingue par son pays colonisateur et l’officialisation de l’arabe en tant que 2ème langue officielle du pays, de ce fait, nous prônons le bilinguisme.
Mon mot de fin, je souhaite au peuple tchadien la cohabitation pacifique, la paix, et l’amour de la patrie