Cinq étudiants de la faculté de médecine de N’Djamena ont été déférés à la maison d’arrêt de Klessoum à la suite de leur manifestation de jeudi. Les organisations de la société civile élèvent le ton.

Cinq étudiants de la faculté de médecine de N’Djamena ont été déférés à la maison d’arrêt de Klessoum. C’est à la suite de la protestation qui a eu lieu jeudi 2 décembre dans ladite faculté. Ils ont passé leur première nuit entre les quatre murs de la maison d’arrêt.

Selon l’un des avocats qui défend le dossier, Me Max Loalngar, il sont accusés de trouble à l’ordre public, coups et blessures volontaires et destruction des biens publics. Une date a été retenue pour leur audience publique : le 27 décembre.

Lors de la manifestation, plusieurs étudiants ont été brutalisés par les forces de l’ordre. Une vidéo a été diffusée sur les réseaux quelques heures après la manifestation. Elle montre la bavure policière sur les manifestants et a suscité des réactions sur la toile.

Réactions

Le bureau des étudiants de la faculté de médecine réagit face à cette incarcération. Il demande la libération immédiate de ces étudiants. “Si la grève venait à être levée, la session va s’en suivre et ces étudiants ont besoin de préparer leur examen. On ne baissera pas les bras. On fera ce qu’on peut…c’est insoutenable“, dénonce le secrétaire, Froumsia Maxime.

L’Ordre national des pharmaciens du Tchad (ONPT) n’est pas resté indifférent face à la situation. Il condamne les actes des agents de la Police. “Leur mission est de protéger les citoyens et non de les réprimer”. Il exige la libération des étudiants arrêtés et une “enquête judiciaire pour réprimer les agents de la police coupables des actes de violation des droits humains”.

Dans la même veine la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH) dénonce l’usage “disproportionné” de la force sur les manifestants. “Elle s’indigne de l’intrusion dans l’enceinte de la faculté, un endroit de savoir inviolable par principe”.

Les autorités

Joint au téléphone, le procureur de la République Moussa Wade Djibrine a indiqué qu’il n’est pas au courant de l’affaire. Qu’il se renseignera auprès de ses substituts avant de se prononcer.

Pour rappel, les étudiants de la faculté de médecine ont manifesté le 2 décembre devant leur faculté. Ils ont été dispersés et plusieurs d’entre eux ont été interpellés par la Police. Selon le bilan définitif dressé par le secrétaire du bureau des étudiants de la faculté de médecine, 59 des leurs ont été arrêtées, la Police a libéré 38 avant-hier et une partie hier.