Dans le cadre du lancement de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, nous avons fait le tour du sujet avec Noura Gamané Tatoumlé, cheffe de Service Recherche et Gestion des Bases de Données des Violences Basées sur le Genre au ministère du Genre et de la Solidarité Nationale. Nous nous sommes intéressés aux violences basées sur le genre.

Qu’est-ce qu’une violence basée sur le genre (VBG) ?

C’est un terme générique qui désigne tout acte préjudiciable causé sur une personne contre sa volonté mais en se basant sur les différences sociales établies dans une communauté donnée.

Quelles sont les différents types de VBG ?

Il existe six (6) types de VBG qui sont : le Viol, l’agression sexuelle, la violence psychologique, la violence physique, le mariage forcé/précoce, le déni de ressources, de services ou d’opportunités. Quant aux formes, nous travaillons avec la classification qui rassemble d’un côté les violences sexuelles, physiques, économiques, psychologiques et d’un autre les pratiques traditionnelles qui sont néfastes telles que les mutilations génitales féminines (MGF), les traitements infligés à un groupe de personnes comme les femmes qui viennent d’accoucher ou les femmes veuves…

Les conséquences de VBG ?

Les conséquences sont énormes. D’abord sur la personne elle-même, sur sa famille et sur la société toute entière. Mais ce qu’il faut savoir c’est que les conséquences diffèrent selon le type de VBG. Prenons par exemple le cas de la violence physique, la personne peut devenir infirme parce qu’elle a subi des coups, de blessures ou des tortures. Dans le cas de la violence psychologique, la victime peut être déprimée toute sa vie, peut être traumatisée ou elle peut vivre dans la solitude pour toujours. Aussi, elle peut être stressée, vivre dans la peur, la honte, l’insomnie, l’anxiété, les cauchemars ou perdre confiance en elle.  La violence économique quant à elle diminue la capacité de la personne à produire ou ça peut faire en sorte que cette personne vive dans la dépendance totale. La violence sexuelle peut engendrer des maladies sexuellement transmissibles, les grossesses indésirées, les fistules, le dysfonctionnement sexuel, l’avortement.

Les VBG peuvent aussi avoir comme conséquences l’abandon forcé des études ou la déscolarisation des filles.

Les conséquences de VBG sur la famille fait en sorte que le couple vie dans une perpétuation de violence qui peut conduire par la suite au divorce, à la séparation de corps ; ce qui peut jouer sur l’éducation des enfants. 

Échange avec les femmes de Kanem sur les VBG

Comment peut-on combattre les VBG ?

Pour combattre les VBG, il faut l’implication de tous (femmes, hommes, enfants, jeunes, vieillards, autorités, leaders religieux et traditionnels…). Nous devons mettre l’accent sur l’éducation à la base. Surtout commencer à la cellule familiale pour changer la donne. Nous devons aussi dénoncer les cas de VBG connus, poursuivre, juger et punir les auteurs. Nous devons suffisamment en parler pour que les VBG cessent d’être un tabou dans notre société.

En ce qui nous concerne, notre combat se fait beaucoup plus à travers des activités de sensibilisation de masse, les caravanes, les échanges directs, les médias. Nous organisons aussi des échanges et ateliers d’information ciblés tels qu’avec les leaders traditionnels et religieux, les personnes influentes, etc.  Nous organisons également des activités pratiques comme les séances de sketch et autres qui peuvent mieux expliquer ces situations et qui éduquent mieux la population. Il y a également les outils de communication comme les affiches et les dépliants que nous utilisons pour arriver à changer les comportements.