Une somme de 100 millions d’euros est promise à l’État tchadien par l’Union européenne (UE) pour la mise en œuvre des objectifs de la transition. L’allocation de la totalité de cet appui est conditionnée par notamment une transition inclusive et transparente.  

Quelques jours après la fixation d’une nouvelle date ( 20 août) pour la tenue du dialogue national par le gouvernement, la délégation de l’Union européenne (UE) au Tchad a organisé une conférence de presse pour évoquer de quelles manières elle soutient la transition, ainsi que sa contribution pour la lutte contre l’insécurité alimentaire au pays.

Sur les 100 millions d’euros promis au Premier ministre de transition lors de son passage à Bruxelles, l’ambassadeur de l’UE, Kurt Cornelis, informe que la première tranche de 6 millions d’euros « vient d’être décaissée ». Vont suivre d’autres tranches en fonction des « progrès accomplis » dans la préparation du dialogue national et son inclusivité.

Au sujet de cette inclusivité, l’ambassadeur de France au Tchad, Bertrand Cochery, espère qu’un accord sera trouvé entre le gouvernement et les politico-militaires, après plus de 4 mois de pourparlers. Cela, ajoute-t-il, pour que les Tchadiens évitent d’avoir recours aux armes pour régler leurs différends.

De plus, l’UE  entend à travers ce fonds, soutenir un retour à l’ordre constitutionnel apaisé qui passe par des élections transparentes. Si ces conditions ne sont pas respectées, l’UE menace de suspendre son appui et prendra des mesures au moment venu. Elle assure qu’elle « n’abandonnera » pas le peuple tchadien.  

Par rapport à la crise alimentaire qui concerne quelque 6,1 millions de personnes, plus d’un tiers de la population, l’UE affirme avoir débloqué cette année, plus de 37 millions d’euros d’aide humanitaire.

Que fait l’Union européenne pour éviter que ses appuis ne partent dans les poches des particuliers ? La France, membre de l’UE, n’est-elle pas en partie responsable des maux dont souffre le Tchad ? Les appuis de l’UE sont-ils efficaces ? En réponse à ces quelques préoccupations des journalistes, l’UE estime qu’il suit de très près l’évolution de la situation politique du pays et les cas de détournements des fonds. Elle dit avoir reçu des garanties du gouvernement sur notamment l’arrestation des détourneurs.

La France, par la voix de son ambassadeur, indique que tout un chacun est libre de porter son jugement sur la politique française. Tout de même, Bertrand Cochery assure que les actions françaises d’hier ne sont pas identiques à celles d’aujourd’hui.