Emboîtant les pas du président de l’Ordre des avocats du Tchad, le président de l’Union des jeunes avocats du (Ujat), Me Frédéric Nanadjingué, par un point de presse, ce jeudi 19 mai 2022, appelle à la libération immédiate et sans condition de leurs deux confrères et partant, tous les marcheurs du 14 mai.

L’Union des jeunes Avocats du Tchad se situe dans le sillage du point de presse fait par le Conseil de l’Ordre du Barreau des Avocats tchadiens, en date du 17 mai 2022, pour appeler à la libération immédiate et sans condition de leurs confrères et des autres marcheurs interpellés et placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Klessoum.

Selon Me Frédéric Nanadjingué, la marche a fait l’objet d’un encadrement par la Police nationale, d’un point A à un point B, conformément à l’itinéraire consigné dans l’autorisation. “Puisqu’il n’y a eu aucun débordement, les principaux leaders, ainsi que les manifestants se sont dispersés sous le regard de la Police. Or, parallèlement à cette marche autorisée et encadrée, il y a eu d’autres manifestations sporadiques à N’Djamena et dans d’autres villes du Tchad. Il s’en est suivi la destruction des biens supposés constitués des intérêts français ou symbolisant les intérêts de la France”, fait remarquer le président de l’Ujat.

Il a décrié la manie de retenir la responsabilité pénale d’un citoyen, sur la base d’un engagement signé. Car, dit-il, on aurait compris si cette responsabilité est recherchée sur le terrain de la réparation civile. “Qui plus est, la responsabilité pénale est personnelle et non par procuration. La Police qui est témoin de l’absence de débordement lors de la marche, n’a fourni aucun effort pour identifier les auteurs des destructions ; elle s’est rabattue, à bras raccourci et par nécessité d’appliquer les instructions des hautes autorités, sur les leaders”, a décrié Me Frédéric Nanadjingué, l’attitude des forces de l’ordre.

Pour le président de l’Ujat, ce point de presse vise à informer l’opinion nationale et internationale des graves bavures qui sévissent au Tchad, en cette période de transition, qui est source d’inquiétude au sein de toutes les couches sociales, sous la coupe réglée des instructions des hautes autorités, au grand dam des textes de loi et du principe d’indépendance du pouvoir judiciaire, gage d’un Etat de droit. “C’est pourquoi, sans conditions, nous exigeons la libération de tous ceux qui sont arrêtés, sans délai. Au cas échéant, les hautes autorités et le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de N’Djamena seront tenus pour responsable de la paralysie de l’appareil judiciaire”, martèle Me Frédéric Nanadjingué.