es informations en provenance de Gao, la grande ville du nord-est du Mali, sont unanimes : de nombreuses bases jihadistes ont été détruites par des frappes aériennes françaises dimanche 13 janvier et les combattants du Mujao ont évacué la ville.

Principales cibles visées par les avions Rafafes français : les dépôts de munitions et d’armes aux abords de Gao mais aussi le camp militaire des islamistes situé tout près de l’aéroport. Les cibles  ne doivent rien au hasard. C’est là, à la périphérie de la ville des Askia que les islamistes du Mujao ont installé leurs bases logistiques.

Il ne reste rien des locaux de la douane, nous affirment des habitants qui se sont déplacés pour constater l’ampleur des dégats. Les bilans sont difficiles à donner mais plusieurs sources convergentes parlent d’au moins 50 morts.

Dimanche en fin d’après-midi, des jeunes gens ont manifesté leur soulagement en sortant dans la rue pour fumer, chose formellement interdite par la charia.

Les avions Rafales et les Mirages français ont également pris pour cible la ville de Léré, près de la frontière mauritanienne, au sud de Tombouctou, où la base militaire de la ville aurait été entièrement rasée. Des informations plus difficiles à vérifier évoquent également des raids aériens au sud de Kidal, à une cinquantaine de kilométres de la base historique de Iyad Ag Ghali, le chef d’Ansar Dine à l’origine de l’offensive jihadiste sur le sud du Mali.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué dimanche que l’objectif de la France est de mener « une lutte implacable contre les groupes terroristes en réduisant leurs capacités partout où ce sera nécessaire ».

Le dispositif militaire prend de l’ampleur au fil des heures

Côté français, l’opération Serval mobilise plusieurs centaines d’hommes venus de détachements en Afrique mais aussi directement de France. Des hélicoptères, une dizaine d’avions de combats, de ravitaillement et de surveillance aérienne sont mis à contribution. Les Mirages F1 et Mirage 2000 ont été utilisés dans un premier temps, et désormais les Rafale.

Le dispositif de renseignement a, lui aussi, été renforcé. Niamey devient rapidement une tête de pont capitale pour l’armée de l’Air française, d’où pourront décoller et atterrir les hélicoptères – Niamey étant la capitale régionale la plus proche du nord du Mali, à proximité de Gao.

Une opération à dimension internationale

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont déjà promis une aide logistique et du partage de renseignement à Paris. Dans le même temps, la Misma, la force africaine de la Cédéao, se met elle aussi en place.

Le général nigérian Shehu Abdulkadir, qui coordonne la Misma, est déjà sur place à Bamako pour préparer l’arrivée des troupes africaines. Quatre bataillons nigérien, nigérian, togolais et burkinabè sont en alerte, soit au total 2 000 hommes. D’autres Etats africains membres de la Cédéao ont annoncé ce dimanche 13 janvier leur participation à cette mission africaine de soutien à l’armée malienne : le Sénégal et le Bénin. De son côté, le Tchad n’a pas exclu l’envoi de troupes.

Source : RFI