Depuis une semaine le discours du vieux prononcé en rapport avec ses 25 ans au pouvoir fait tabac.  Surtout le fameux « 25 ans c’est long… ». C’est vrai en plus, il a parfaitement raison. 25 ans c’est long, c’est beaucoup mais c’est seulement un quart de siècle. Et donc, tant qu’il ne sera pas rassuré que tout va bien ou du moins que tout ira bien après lui, le vieux n’est pas prêt à lâcher prise.

L’alternance au pouvoir n’est plus une question de démocratie encore moins d’élections. C’est une affaire d’assurance personnelle. Le vieux doit être rassuré que le Tchad se porte comme un charme avant de plier bagage. Cela y va de sa responsabilité. En plus, ce n’est pas lui qui a demandé d’être président de ce pays… Il s’agit là de ce que les politologues appellent « la thèse de l’origine théocratique du pouvoir ». C’est-à-dire le pouvoir vient de Dieu. Quand on y pense, en 1990, ce n’est pas le peuple qui a élu le vieux puisqu’il n’y avait pas d’élection. Alors sérieusement comment le peuple peut prétendre contester la volonté divine en vue de destituer ce que Dieu lui-même a institué ! En plus, qui selon vous sera capable de gérer cette entreprise, oups ! De diriger ce pays qui n’est d’ailleurs pas en faillite si ce n’est le vieux lui-même ? Non surtout pas SaKeb, KasKou, YoNg, le nouveau DjiDad et consort.

C’est simple ! Si nous n’avons pas pitié de nous-mêmes, ayons pitié du vieux et laissons-le prendre sa retraite. Même si c’est difficile, faisons juste semblant comme si tout allait bien comme ça il va… Que les syndicats des travailleurs fassent juste semblant que tout va comme sur des roulettes et arrêtent avec leurs mots d’ordre de grève ; que les enseignants ne crient plus arriérées de salaire même si un mois compte 60 jours ou plus chez eux. Et aussi, que les étudiants prennent leur mal en patience et n’entreprennent plus des marches pacifiques en vue de réclamer leurs bourses, encore que ces marches aussi pacifiques soient-elles sont désormais constitutives de troubles à l’ordre publique. Juste le temps d’un instant, celui de rassurer le vieux que tout va bien. Ne parlons plus de vie chère, même si la capitale N’Djamena figure parmi le Top 5 des villes les plus chères au monde ; pas la peine de crier mauvaise gouvernance ou crise financière, « le Tchad est un pays crédible ».

« Quitter pour quitter et laisser le Tchad dans un désordre », non mais ça jamais. Quitte à faire comme Dos Santos, Mugabé ou Obiang.