Dans le processus marquant la levée de deuil du Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno, qui aura ce 20 avril,  une conférence débat est animée le 19 avril à Amdjarass, chef-lieu de la province de l’Ennedi Est,  sous le thème : « La vie et les œuvres du maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno de 1990 à 2021 ». 4 orateurs composent le panel notamment les historiens Dr Arnaud Dingamadji et Dr Saly Bakari, l’ancien ministre Baradine Haroun et le ministre de la Fonction publique Brah Mahamat . Le coup d’envoi des activités a été donné par le secrétaire général 1er adjoint du MPS, Dago Yacoub.

Cette conférence a consisté a raconter la vie menée par le président maréchal Idriss Deby Itno.

L’historien Dr Arnaud Dingamadji, informe que la vie du Maréchal est très riche en évènements captivants et en enseignements utiles. Elle est aussi une immense source d’inspiration pour la jeunesse tchadienne et pourquoi pas pour les adultes, “elle est tellement dense”.  

Selon Baradine Haroun, pour connaître l’histoire du MPS, il faut connaître l’histoire du Tchad. “Parce qu’elles sont intimement liées. Dans les années 70, le Tchad était complément déchiré. Il y a 12 ou 13 tendances. Pour aller d’une province à une autre, il faut un laissez-passer. Quelques années après la prise du pouvoir par Hisseine Habré le 7 juin 1982, il y a eu la dérive. Hassan Djamous et le colonel Idriss Deby, n’avaient pas accepté cela”.

 Tout est parti de là, raconte Baradine Haroun,Mais quand même, il y avait le problème de la libération de la bande d’Aouzou et aussi une grande occupation de la partie du Tchad qu’on appelait à l’époque le 16ème parallèle.  Pour cette raison, c’est vrai le stratège avec son frère Hassan Djamous ont pu libérer le Tchad occupé par la Libye. Une fois cette libération faite, Habré, pense qu’avec cette évolution tactique des bravoures, peut-être ça devient un peu menaçant et la méfiance s’est installé. C’est pourquoi il a préparé son coup pour les arrêter ou les exterminer, ils ont pu sortir avec une poignée de Tchadiens. Ils étaient au nombre de 72.  C’est comme ça qu’ils sont sortis du 1er au 2 avril, de N’Djaména vers l’Est. Ils ont fait plusieurs combats avant d’arriver à la frontière soudanaise, se rappelle Baradine Haroun.

A l’époque le MPS, avait une petite structure mais très efficace. On a confié la défense à Djibrine Dassert, la communication à Mahamat Saleh et les relations extérieures à Ousmane Gam. A la suite, il y a eu une rencontre entre Habré et Khaddafi au Maroc. Ils ont fait appel aux soudanais afin que le MPS cesse le combat et demander l’exil en rangeant leurs armes. En sa qualité d’un stratège, Idriss Deby n’a pas refusé mais il leur a dit pour faire déplacer tous ces arsenaux, il faut de carburant et un lieu auquel il doit déplacer ses troupes. Les Soudanais ont fourni de carburant et également ils ont dépêché une équipe en Libye pour chercher du carburant. C’est ainsi qu’il a regroupé tous les combattants et leur fait part de la situation.  Soit ils vont rentrer au pays, soit ils vont ranger leurs armes et aller en exil. Pour sa part, Deby disait qu’il n’est pas prêt. Tout le monde a dit être prêt à faire face pour rentrer chez eux et libérer leurs frères tchadiens. En moins d’une semaine le Tchad a été libéré, poursuit Baradine Haroun.

Le ministre de la Fonction publique, Brah Mahamat, quant à lui, souligne qu’en 1990 quand le colonel Idriss Deby Itno, prenait le pouvoir avec ses compagnons il a trouvé un pays exsangue dépourvu de tout. Idriss Deby est l’une des rares personnes qu’il a eu à côtoyer qui ne fait pas la distinction entre ses enfants et les enfants des autres. D’où que tu viennes, il t’adopte pourvu que tu sois bon et de bonne foi.

Dr Saly Bakari, rappelle pour sa part que le président Deby c’est toute une vie dans l’arme. Une vie qui a commencé dans l’armée, et qui a pris fin sur le champ de bataille. Le Tchad a eu un stratège, non seulement il a réussi à donner à l’armée tchadienne ses lettres de noblesses. Mais le président Deby était parmi les chefs d’Etat africains qui avait eu très tôt une vision de la situation militaire du continent qui était sur le point de se détériorer, souligne-t-il.