DROIT – Le barreau tchadien accueille la Conférence internationale des barreaux de tradition juridique commune (CIB), à N’Djamena ce mercredi 4 décembre 2019. Une première qui donne de la visibilité au pays sur le plan juridique international.

Les avocats francophones du monde entier sont quasi tous ici présents à N’Djamena“, lance Me Athanase Mbaïgangnon, bâtonnier du barreau du Tchad. “Nous vivons pleinement la liberté, la libéralisation de l’espace politique et l’édification continue d’un État de droit depuis 1996 (naissance de l’ordre des avocats tchadiens)“, poursuit-il. L’Ordre comptant 196 avocats, 77 stagiaires et 32 avocates s’agrandit de jour en jour. Il a intégré la grande famille de la CIB, afin d’aider à bâtir un État de droit dans le respect de son autonomie. Il accompagne le pouvoir public dans sa mission.

Me Élie Altayim, président de la CIB, rappelle que le choix porté sur N’Djamena n’est pas fortuit. Il découle du précédent congrès tenu à Port-au-Prince à Haïti  en 2017. Beaucoup hésitaient mais ce fût là l’occasion de leur prouver le contraire. Car N’Djamena a relevé le défi en tenant ces assises. “La CIB, ce n’est pas seulement la coopération mais c’est également la solidarité, la confraternité“, déclare-t-il. La CIB se devait de soutenir ce “petit barreau de 200 avocats tchadiens au même titre qu’autre pays. “Aucun pays ne peut s’enorgueillir d’avoir un système démocratique parfait; il est toujours en quête. L’avocat ne doit pas faire de la politique politicienne ou partisane. Il doit être le porte-parole de la liberté au risque de périr. Il ne doit blesser, injurier, flatter mais plutôt faire progresser (…)“, conseille le président de la CIB. Avant d’affirmer qu’il n’y avait pas meilleur endroit pour mener la grand-messe des avocats.

Le président Déby, ouvrant l’événement, se considère fier et honoré que le Tchad accueille ces assises. “Les avocats tchadiens ont besoin de tels échanges pour se performer et ne doute pas que ce sera le cas à l’issue du congrès“. Pour lui, le thème: “avocat, justice et sécurité en temps de crise’’ est d’actualité et sied bien au quotidien du Tchad gangrené par le terrorisme (…). L’avocat doit soulever l’équation du respect de droit et sonner l’alarme quand la raison de l’État tend à l’emporter sur l’État de droit. Il estime que la profession a su évoluer avec la modernité sans perdre de son âme. Enfin, Déby réaffirme son engagement et son soutien constants à l’exercice du métier d’avocat à N’Djamena. « La protection que l’État vous doit est permanente mais il vous revient d’être exemplaires, patriotes et tirer profit de cette rencontre qui réunit les gradins des avocats du monde“, conclut le président Deby. BACTAR Frank I.