Annoncé pour le 10 mai 2022, beaucoup de contours du dialogue national inclusif restent à définir. Parmi les questions qui reviennent souvent, celles relatives au nombre de participants et surtout les critères de choix. Pour répondre à cette inquiétude, le Groupe de réflexion et d’action pour l’appel du 1er juin  (Gra-appel du 1er juin) propose des critères au comité d’organisation du dialogue.

Ces propositions sont faites par le président de ce groupe, Bedoumra Kordjé, lors d’un point de presse fait ce 16 février au CEFOD. Pour lui, 4 critères sont fondamentaux pour désigner les participants au dialogue national inclusif.

Le premier critère est la qualité des participants basée sur l’agenda du dialogue. A travers ce critère, le regroupement pense que les délégués à ce dialogue doivent avoir la capacité de participation efficace aux débats constructifs, permettant de parvenir à un consensus, sur les deux principales thématiques, essentiellement politiques, qui devraient dominer le dialogue. Pour Bedoumra Kordjé, ces deux principales thématiques sont « la refondation de l’État tchadien dans toutes ses dimensions y compris la forme de l’État et les textes législatifs et autres qui en découlent » et « la conduite de la transition de façon transparente et avec confiance afin d’arriver à des élections véritablement crédibles, libres et démocratiques ».

Le deuxième critère est la composition paritaire des participants. « Le paysage politique tchadien est marqué par l’existence de deux camps : d’un côté ceux qui sont au pouvoir ou qui soutiennent le Conseil militaire de transition (CMT) et de l’autre côté une catégorie des forces qui ne se reconnaissent pas dans la politique et/ou les institutions mises en place à la suite du décès du président Idriss Deby Itno. Ces dernières sont considérées comme de l’opposition », annonce Kordjé avant de signifier que les deux parties doivent avoir une représentation paritaire au dialogue national.

Pas de représentants du gouvernement et du Conseil national de transition (Cnt) est le troisième critère proposé par le Gra-appel du 1er juin. Les assises du dialogue doivent être souveraines et la première décision sera de valider cette souveraineté. Pour ce faire, il faut « la suppression du gouvernement et du Cnt, et la non-participation des délégués de ces institutions aux assises. Seul le PCMT garde sa fonction de Chef de l’État. Le gouvernement assure les affaires courantes », demande Bedoumra Kordjé.

Quatrième et dernier critère, le Gra-appel du 1er juin pense que certains participants au dialogue national ne devraient avoir le droit de vote pendant les assises si seulement il devrait y avoir de vote pour départager les participants sur un sujet donné. « Compte tenu de leur rôle et obligations dans la société, les délégations des Forces de défense et de sécurité, des autorités religieuses, des autorités traditionnelles et coutumières, ne prendront pas part au vote. Il en est de même des membres du comité d’organisation du dialogue national inclusif», suggère Bedoumra Kordjé

Le président du Gra-appel du 1er juin a profité de ce point de presse pour lancer un appel au PCMT à apaiser l’atmosphère, créer un climat de confiance en matérialisant par un texte la souveraineté du dialogue et la non-éligibilité des dirigeants de la transition à tout poste électif à la fin de la transition et aussi à mettre fin au “régime de terreur” qui prévaut en ce moment au Tchad.