Le Centre de Recherches et d’Actions pour le Développement (CEREAD) a lancé officiellement le projet sur le bilinguisme, le leadership et la citoyenneté, ce vendredi 14 janvier dans ses locaux sis à Amriguébé.

Ce projet contribue d’une part à l’opérationnalisation du bilinguisme comme facteur de cohésion sociale et du progrès et d’autre part, au renforcement du leadership et de la citoyenneté au Tchad. Tout en mettant un accent particulier sur la participation citoyenne des femmes et leur accès aux instances de prise de décisions, la population cible du projet est composée des femmes, des hommes et des jeunes issus des organisations de la société civile, des universitaires, des politiques, des médias, des leaders d’opinion.

Le CEREAD intervient entre autres dans le domaine de l’éducation et développement des compétences, la santé publique, les technologies et énergies renouvelables, eau et environnement et biodiversité.

Dr Ramatou Mahamat Houtouin, directrice exécutive du Centre de Recherches et d’Actions pour le Développement (CEREAD), a relevé que ce projet intitulé “bilinguisme, leadership et citoyenneté” est né des constats faits lors de leurs différentes rencontres, de manière répétitive et continuelle. Ce dire que pendant des réunions, des conférences, … les arabophones réclament la traduction, et ça continue toujours.

Du coup, nous passons des débats sur l’ordre du jour, à la réclamation de la mise en œuvre du bilinguisme, pour finir par des frustrations. Lors des préparatifs des activités, le bilinguisme au lieu d’être un atout, est au contraire un fardeau. Des heures de discussions pour identifier ou mettre la main sur un traducteur, un interprète. Les casques de traduction ne sont pas toujours disponibles, et pas à la portée de tous », raconte-t-elle.

Une vue des participants au lancement du projet

La directrice exécutive soulève que les arabophones se plaignent, les francophones trouvent qu’ils exagèrent, engendrant des frustrations de part et d’autres, et ils se regardent en chien de faïence. Les heures des rencontres, des réalisations des travaux sont doublées, pour permettre la traduction.

Pour Abdassadikh Mahamat Issa, directeur général chargé de la promotion du bilinguisme au ministère de l’éducation, le bilinguisme prescrit par la Constitution et les lois et règlements de la république sur l’orientation du système éducatif tchadien est entré dans sa phase pratique.

Les citoyens tchadiens de demain doivent être à même de maitriser les langues officielles de leur pays. Le monde d’aujourd’hui est accessible à ceux et celles qui maitrisent plusieurs langues. Pour le Tchad le bilinguisme est un moyen de communication et de dialogue pour un vivre ensemble dans la cohabitation pacifique sans méfiance ou recours aux confessions religieuses“, exhorte-t-il.

Le ministre de la réconciliation nationale Ackeikh Ibn Oumar avant de lancer officiellement le projet, a d’abord relevé qu’il faut revenir sur le monolinguisme, c’est-à-dire bien maitriser soit le français ou l’arabe. “Si on arrive à bien maitriser l’un, l’autre va venir sans difficulté”, conseille-t-il.