La présidente de l’Assomption “Tchad, mon pays “, Mouna Kallimi Sougui s’est prononcée contre le fédéralisme lors d’une communication qu’elle a faite ce 28 septembre.


Comme la plupart des jeunes, la présidente dit ne pas avoir la chance de participer aux travaux du dialogue national inclusif et souverain mais s’est imposée l’obligation de suivre cette assise. Elle souligne que la reformulation des thématiques Paix cohésion sociale et réconciliation nationale ; Forme de l’Etat , constitution , réhabilitation institutionnelle et processus électoral ; Droits humains et libertés fondamentales ; Politiques publiques sectorielles ; Questions sociétales obéit plus à une préoccupation académique, qu’opérationnelle et ne prend pas en compte, les axes et priorités stratégiques de l’Etat.


Elle souligne aussi que de toutes ces thématiques, la question de la forme de l’Etat s’est imposée dans le débat politique comme étant une idéologie politique, au lieu de résoudre le problème est devenu un problème au dialogue national inclusif et souverain. Pour elle, en inscrivant la question de forme de l’Etat comme thématique, le comité d’organisation du dialogue national est passé “consciemment ou inconsciemment” à côté du vrai diagnostic de la crise tchadienne, dont la gouvernance constitue à la fois la matrice et le facteur amplificateur.


La jeunesse tchadienne, analyse-t-elle, a certes hérité d’un pays en crise , d’un pays de crises marqué par la récurrence de conflits multiformes. Mais notre pays est aussi celui dans lequel , les citoyens , les communautés après la guerre , après les conflits se font la paix main dans la main et continue de vivre ensemble, en commun sur un même territoire. “Côte à côte , et non face à face sur un territoire remodelé et redéfini au nom d’une option fédéraliste que rien ne saurais justifier dans la configuration du Tchad actuel du faite que notre problème est celui de la gouvernance notamment politique ; administrative ; sécuritaire ; financière ; éducative ; universitaire ; sanitaire ; religieuse ; électorale . L’incapacité ou le refus du dialogue national inclusif et souverain de poser le problème sous cette forme avec cette sémantique a entrainé à chercher et à trouver de détours dénommé forme de l’Etat et son corollaire du fédéralisme . Quel que soit la forme de l’Etat , si la gouvernance est déficitaire , la crise perdure et perdurera”, donne-t-elle son avis.


Elle dit ne pas être de ceux qui pensent que tout va bien dans notre pays et souligne que l’explication la plus plausible du projet fédéraliste est la résultante d’une colère , d’un ras-le-bol découlant de la nature de la gouvernance ayant plongé le peuple durant six décennies dans la précarité et une insécurité grandissante. “Je comprends cette frustration , mais ne partage pas la solution proposée pour y faire face . Le fédéralisme , quelles exigences ? En termes de temps , de moyens financiers , de moyen humain , de compétences et des infrastructures. Il faut beaucoup de temps , des moyens financiers colossaux , des moyens humains importants , des infrastructures diverses , des compétences variées , de conditions et de critères , de redéfinition et de délimitation des Etats fédérés , la gestion de la transition entre le passage de l’Etat unitaire décentralisé à l’Etat fédéral”.


Le fédéralisme, rajoute-t-elle, au delà de sa définition constitutionnelle qui signifie répartition du pouvoir entre le niveau inférieur ( Etat fédérés ) et le niveau supérieur ( Etat fédéral ) n’est autre que le symbole d’un repli identitaire , d’un repli confessionnel et régional. “Je pense que soumettre la question de la forme de l’Etat à un referendum , au mieux c’est enraciné , c’est intériorisé et faire encrer dans les mentalités les symptômes de la division , de la cassure de ce pays et de sa dislocation . Au pire , c’est préparer la guerre civile dans ce pays qui a tant souffert . La plénière du dialogue national inclusif et souverain doit se prononcer sur cette question et non la rejeter au peuple . Ce pays ne sera divisé sous aucune forme que ce soit . Il n’y a pas deux Tchad et il y en aura pas”, conclut-elle.