Un rapport de Global initiative transnational organised crime, sur la présence des combattants tchadiens en Libye, a été publié en ce début de mois.

Ce rapport soulève que dans les États fragiles du monde entier, des groupes d’individus armés sont souvent la clé de la croissance des économies criminelles qui, ajoute-t-il, jouent un rôle important dans la prolongation et l’aggravation des conflits.

Le document rapporte que dans le Sahel et le Sahara central, la prolifération d’acteurs armés et leur implication dans la pléthore des marchés illicites de la sous-région ont contribué à l’instabilité cyclique de la région. « Les combattants tchadiens ont longtemps été des acteurs clés au sein de cette constellation de groupes armés », pointe le rapport.

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Mais, peut-on lire, l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020 en Libye entre le gouvernement d’entente nationale (GNA) reconnu par l’ONU à Tripoli et les Forces armées arabes libyennes a été signé.  L’un des éléments clés de l’accord de cessez-le-feu était, selon les termes du chef par intérim de la mission des Nations unies en Libye, le départ de « tous les mercenaires et combattants étrangers du territoire libyen, aérien, terrestre et maritime ».  

Un an plus tard, relève le document, la plupart de ces forces mercenaires sont restées dans le pays. Les acteurs tchadiens étaient devenus des acteurs clés s’engageant comme mercenaires pour les deux camps.

La Libye se débarrasse des groupes armés étrangers

Les forces de sécurité libyennes, écrit le document, se positionnent comme des acteurs légitimes, et les forces libyennes dans le Fezzan se sont engagées à débarrasser la zone des « bandits » tchadiens. A terme, projette le rapport, cela pousserait ces combattants à trouver de nouvelles bases au nord du Niger et le nord du Tchad, qui « ont longtemps eu une présence et un contrôle étatiques faibles, comme l’illustre l’incursion d’avril 2021 au Tchad par le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), un groupe rebelle fondé en Libye en 2016 ».

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Le rapport constate aussi qu’au Tchad, les processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) ont pour la plupart « échoué ». « Lorsqu’ils ont existé, les processus ont été lents ou autoritaires. Plus récemment, les combattants tchadiens qui s’étaient rendus en mars 2021 attendent toujours le début du processus de DDR ».

Pour prévenir tout risque de déstabilisation du pays et partant du Sahel, le rapport recommande :

  • Offrir un couloir sûr aux combattants tchadiens afin de retourner au pays ;
  • Empêcher le recrutement dans les groupes armés ;
  • Régulariser l’économie de l’orpaillage ;
  • Renforcer les capacités et la formation des forces de sécurité régionales.