Le Maroc devrait être fixé ce week-end sur sa demande d’intégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), cinq mois après son retour au sein de l’Union africaine (UA), écrit samedi le journal marocain “Libération”, organe de presse du parti de l’Union socialiste des forces populaires.

Les chefs d’Etat ouest-africains pourraient, en effet, se prononcer sur sa demande d’adhérer cet espace économique en tant que membre à part entière à l’occasion du 51ème Sommet de la CEDEAO, prévu dimanche 4 juin à Monrovia au Liberia.

Le 24 février 2017, le Maroc saisissait la présidence de la CEDEAO pour l’informer de son souhait d’adhérer à l’organisation sous-régionale. Le pays, qui jouit déjà du statut d’Etat observateur au sein de ce groupement, “espère vivement intégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest au sommet des chefs d’Etat”, a affirmé l’ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani.

La Côte d’Ivoire, par la voix de son ministre de l’Economie et des Finances, Adama Koné, est favorable à la demande d’adhésion du Maroc au sein de la CEDEAO. La même chose a été affirmée par le chef de la diplomatie burkinabé, cette semaine à Rabat.

Dans sa lettre mensuelle du mois de juin ‘Maroc Conjoncture” portant sur la perspective d’intégration du Maroc à la CEDEAO, le Centre marocain de Conjoncture (CMC) estime que la volonté exprimée par le Maroc d’adhésion à la CEDEAO en tant que membre à part entière présente des opportunités mais également des défis pour le Maroc notamment en matière d’investissements et de coopération économique.

Cette initiative d’adhésion à cet espace économique vise à ouvrir au Maroc de nouveaux horizons plus prometteurs à travers le développement de ses relations avec les pays subsahariens et peut être évaluée à travers la dynamique d’exportation, estiment des observateurs.

Avec un PIB consolidé de 650 milliards de dollars environ, la CEDEAO verrait ce PIB se hisser à 755 milliards de dollars avec l’adhésion du Maroc, qui en représenterait donc 13%. La population total de la Communauté est aujourd’hui de 300 millions d’habitants, et le Maroc, avec ses 35 millions, la portera à 335 millions, avec plus de 10%.

On prête également au Maroc, s’il est admis dans cet ensemble régional, l’intention d’accélérer la mise en place d’un véritable marché commun dans lequel les personnes et les biens circuleraient sans entrave, et aussi une union monétaire, qui passerait immanquablement par la remise en cause du franc CFA dans certains pays de la CEDEAO.