Après douze mois d’exercice de pouvoir par le Conseil militaire de transition, quelques habitants de la commune de Koumra font le bilan.


Pour Mota Perside, “C’est toujours le même clan, le même régime qui est au commandement. L’ancien système de nomination par clientélisme et appartenance politique qui perdure d’où la promotion de médiocrité dans les nominations à des postes de responsabilité “.

Allatossi Mamadou, diplômé sans emploi, voit les choses de la même manière. ” Pour moi, il n’y a aucun changement car ce sont les mêmes personnes qui détiennent le pouvoir. Des gens que j’ai connus depuis mon enfance qui demeurent à la tête des institutions de l’État. Il faut que le dialogue se tienne pour passer le pouvoir à la jeune génération lors du scrutin car on en a assez de ces vieux. La promesse d’intégration des 5000 jeunes reste une chimère et là encore on nous demande de passer par un concours. C’est toujours la merde”, se lamente-t-il.

Tendresse Mantar apprécie le CMT car pour elle, cette équipe a une ferme volonté de bien mener la transition. “C’est pourquoi jusque-là notre pays est en paix et les institutions fonctionnent normalement”. Tout ce qu’elle attend, c’est de voir les politico-militaires regagner le pays pour participer au dialogue national et œuvrer pour le développement.

“Je ne m’intéresse pas trop aux activités du CMT pour faire un bilan. Sinon je mets à son actif l’autorisation des marches pacifiques sur toute l’étendue du territoire et aussi l’augmentation des salaires des forces de l’ordre “, a relevé pour sa part Brahim Ahmat.

De passage, Adoumngué nous dit à haute voix : ” Le CMT a échoué sur tous les plans. Le pire résulte de la mal gestion du massacre de Sandanan”, monologue t-il sur sa bicyclette.
Le bilan est plus positif que négatif analyse Batching Richard en citant quelques réalisations : “Consolidation de la paix malgré les conflits dans certaines provinces, relance de certains chantiers, volonté de dialogue, volonté de satisfaire les travailleurs en honorant quelques points du pacte social….”

Ngarsanabé Salkoutou, point focal de l’antenne de l’Association pour la Promotion des Libertés Fondamentales au Tchad section du Mandoul dresse un bilan inquiétant. ” Un bilan tout à fait négatif. Les conflits se sont plutôt intensifiés sous le règne du CMT ayant entrainé des pertes importantes en vies humaines dans la province du Mandoul sous la complicité de certaines autorités administratives. L’arnaque de la population par les forces de l’ordre, la cherté de vie qui va galopante et l’absence de la justice dans cette province”, détaille-il.


Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra