Le président rwandais, Paul Kagame, a exprimé récemment sa frustration face à la lenteur des pays africains dans l’intégration numérique, notamment dans l’adoption d’un réseau de tarif unique pour réduire les coûts des appels internationaux.

Lors du sommet de Transform Africa 2017 tenu jeudi à Kigali, M. Kagame a indiqué que le retard pour étendre le réseau d’une zone commune n’est pas dû au manque de technologie ou de compétences, mais au manque de volonté parmi certains acteurs.

Le retard qui a été observé n’était pas dû à la technologie, ni à un manque de connaissances… C’est en raison du manque d’urgence de faire en sorte que ce que nous avons mis en place fonctionne pour nous“, a-t-il fait savoir.

Le président a déclaré que certains acteurs ne comprennent pas les avantages généraux de l’intégration numérique.

Certains pensent qu’elles perdraient si d’autres gagnaient, ce qui aurait pu être le résultat d’un manque de compréhension. “En réalité, tous les bénéfices, que ce soit ceux qui ont investi dans ces technologies, [sociétés de télécommunications], que ce soit les citoyens ordinaires, le secteur privé, tout le monde en bénéficie”, a assuré M. Kagame.

Le réseau d’une zone de tarif unique regroupant le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda et le Soudan du Sud, qui fonctionne depuis deux ans, est considéré comme une histoire de réussite, a-t-il noté.

Le projet a conduit à la signature d’un accord entre Safaricom, MTN et Airtel permettant aux abonnés de recevoir gratuitement des appels lorsqu’ils sont en voyage dans l’un ou l’autre pays et paient un tarif forfaitaire de 0,11 dollars pour les appels vers d’autres pays du réseau.

L’initiative, lancée en janvier 2015, a entraîné une baisse des frais de communication par téléphone mobile en Afrique de l’Est, et entraîné une augmentation spectaculaire du volume d’appels de 800% dans la région, selon les responsables.

Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a averti à cette occasion que le fait de ne pas favoriser la coopération entre les pays africains risquerait de manquer les opportunités apportées par la nouvelle technologie comme cela s’est produit dans le passé.