SOCIETE – Les représentants des habitants de Gassi et leur avocat Me Alain Kagombé ont dénoncé lors d’un point presse tenu ce mardi 25 février 2020 les conditions dans lesquelles un Chinois décédé a été incinéré à N’Djamena.

L’incinération de la dépouille mortuaire d’un Chinois au quartier Gassi dans le 7e arrondissement de N’Djamena continue par indisposer les habitants dudit quartier. Ce mardi 25 février 2020, leurs représentants accompagnés de leur avocat Me Alain Kagombé ont tenu un point presse pour décrier les conditions dans lesquelles l’incinération a été pratiquée.

D’abord Me Alain Kagombé s’est attaqué à la réquisition spéciale prise par le 5e substitut du procureur qui a autorisé l’incinération. Pour lui, les dispositions du code pénal visées par le 5e substitut du procureur n’ont rien à avoir avec l’incinération. “C’est un hors-sujet“, dit-il.

Ensuite Me Alain Kagombé est revenu en détail sur les conditions dans lesquelles l’incinération doit être pratiquée. “L’incinération au sens juridique du terme ne consiste pas à allumer le feu et brûler une personne mais à mettre le cercueil dans un four crématiste chauffé à 900°C. Après quoi récupérer les cendres dans une urne qui soit sont remises à la famille pour être gardées soit pour être éparpillées”. Mais malheureusement, note Me Alain Kagombé, l’incinération du Chinois à N’Djamena n’a respecté ni la dignité humaine ni les conditions hygiéniques. “C’est de l’holocauste, c’est de la grillade“, regrette-t-il. A la suite de cet acte qui a eu lieu en plein quartier habité le 16 janvier 2020, la population de Gassi est traumatisée, scandalisée, a fait savoir l’avocat. Avis partagé par un représentant des habitants de Gassi. “Cet acte nous inquiète beaucoup. Car, pour nous ça constitue une source d’empoisonnement.”

Enfin, Me Alain Kagombé a exprimé son souhait de ne voir plus jamais un tel acte se reproduire au Tchad. “Si on veut incinérer des corps, qu’il y ait des lois qui la prévoient, des lois qui définissent les procédures, qu’on construise des endroits spécifique, des crematorium“, a-t-il proposé. Car, dit-il c’est un problème de santé publique. Il interpelle les maires des communes de N’Djamena en ces termes : “plus jamais ça à N’Djamena messieurs les maires. Qu’on ne grille plus les personnes dans les conditions affreuses dans vos communes.”