Opinion. À l’orée de la visite du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, des médias israéliens présentent un Tchad comme un pays où rien ne marche.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, arrive demain dimanche 20 janvier 2019, à N’Djamena, au Tchad pour une visite officielle de travail. Son agenda prévoit un tête-à-tête avec le président de la République, Idriss Déby Itno, au palais présidentiel. Depuis l’annonce de son arrivée, la chaine info israélienne, notamment I24 News, véhicule une image très misérabiliste, du Tchad, avec des reportages qui ne reflètent pas exactement la réalité.

Le Tchad, c’est plus de 16 millions d’habitants, sur un territoire de 1 284 000 kilomètres carrés. Les modes de vie d’un groupe de personnes dans un recoin de N’Djamena ne représentent pas la misère de tout un peuple. Loin de discréditer le récit de l’envoyé spécial de ce média, il aurait pu présenter autrement le Tchad, par respect à ses habitants. Voici, une de ses phrases d’accroche : « un petit segment de la vie quotidienne dans le quartier Mardjan-Daffack, à N’Djaména, pour vous montrer comment les gens vivent ici au Tchad », sur l’un de ses reportages. Cette citation suffit pour comprendre, son traitement singulier de l’information. Il regarde le pays, par le petit bout de la lorgnette.   

Il est à regretter également, le reportage de ce même envoyé spécial de la chaine israélienne, M. Pierre Klochendler, dans la province du Lac, où vivent plusieurs milliers de réfugiés, déplacés, et retournés, ayant fui les exactions de Boko-Haram, dans le bassin du Lac-Tchad. Au lieu de montrer les efforts que le pays et ses partenaires s’efforcent à soutenir, ces personnes vulnérables, ce dernier essaie de montrer que rien n’est fait.

Pire encore, le journaliste de I24 News étaye ses différents reportages avec des chiffres qui ont bien évolué depuis des années. Ce dernier aurait dû s’approcher des départements ministériels ou des structures concernées, pour disposer des informations fiables que présenter un pays où tout est noir et rien ne marche. Et le Premier ministre Benyamin Netanyahou viendrait comme un demi-dieu, et un messie venant de l’Israël pour apporter une solution aux maux des Tchadiens, en rétablissant les relations de coopération entre les deux pays.

Il est certes vrai que tout n’est pas rose au pays de Toumaï, mais consacrer plus de trois reportages, qui ont un dénominateur commun : la misère, n’est pas de nature à aider le Tchad.