Le mot d’ordre de la grève de l’Union des syndicats du Tchad (Ust) n’est pratiquement pas observé pour plusieurs raisons. Pour certains, il n’y a pas d’urgence pour observer ce mot d’ordre de grève car les leaders de Wakit tamma seront possiblement libérés sous peu. D’autres pensent que tant que les salaires ne sont pas virés, le moment est mal choisi.

La grève lancée par l’Union des syndicats du Tchad (Ust), pour ce mercredi 25 mai, pour revendiquer la libération de leur secrétaire général, Gounoung Vaïma, mis sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Klessoum puis déporté à la maison d’arrêt de haute sécurité de Moussoro, en compagnie d’autres leaders de Wakit Tamma, ne semble presque pas suivie. Que ce soit au ministère de l’Education nationale, de l’Economie et de la Planification du développement, des Finances, de la Fonction publique où les grèves sont souvent suivies, les travailleurs ont cette fois-ci répondu présents à leurs bureaux.

Beaucoup évoquent la question de paie pour justifier leur présence au bureau, car disent-ils, la fin du mois est la période la plus sensible où il ne faut pas s’abstenir d’aller travailler. « Nous ne pouvons pas rester à la maison car nous devrons faire le plutôt possible l’état de paie de ce mois. Nous avons commencé et il se poursuit. Si nous refusons de venir, c’est se faire du mal soi-même », fait comprendre un jeune fonctionnaire à la Solde.

D’autres estiment pour leur part que les informations circulent sur la toile sur la possible libération du secrétaire général de l’UST donc il n’est pas question de rester à la maison mais de venir faire ce qui est l’essentiel à faire et aussi question de s’enquérir de la situation sur le terrain. « J’ai appris hier à travers certains journaux en ligne que leur libération imminente est sur la table du président du Conseil militaire de transition. Pour cela, j’estime que c’est déjà un bon signe d’où ma présence ici au ministère », explique Souleymane, un cadre du ministère de l’Education nationale.

Toutefois, beaucoup d’autres évoquent que le moment est mal choisi par l’Union des syndicats du Tchad (Ust), pour lancer ce mot d’ordre de grève. Pour ceux-là, si les fonctionnaires ont pu avoir leurs salaires, l’on ne verra pas les gens se pointer au lieu de travail. « Si seulement les virements étaient passés, l’on ne verra personne se pointer au bureau puisque même sans le mot d’ordre de grève, les fonctionnaires tchadiens, dès qu’ils touchent leur argent, ils ne se pointent pas au bureau, préférant être dans les débits de boisson », estime Djimassal Ferdinand, du ministère de la Fonction publique. Et d’ajouter que dès que les salaires sont virés, que l’UST essaie d’appeler à la grève pour voir la différence.