POLITIQUE – Pahimi Padacké Albert est nommé premier ministre de transition par le Conseil militaire de transition (CMT). Selon l’article 52 de la charte de transition, il a 15 jours pour constituer un gouvernement d’union nationale de transition.  Le terrain lui est-il propice pour sa mission ?

Pahimi Padacké Albert a revêtu sa veste de Premier ministre. L’ancien chef du gouvernement est nommé, ce lundi 26 avril,  chef du gouvernement de transition par le Conseil militaire de transition (CMT). Le président du Rassemblement national des démocrates tchadiens (Rndt-Le réveil) n’est pas un novice à ce poste. Il a été le dernier Premier  ministre du président, Idriss Deby Itno, avant la suppression de la primature en 2018.

Cette fois-ci, il prend la tête du gouvernement sous le Conseil militaire dirigé par Mahamat Idriss Deby. Et il a 15 jours pour constituer un gouvernement de consensus. Sa mission : fédérer les Tchadiens autour du nouvel homme fort de N’Djaména.

« J’ai accepté ce challenge pour être utile à mon pays. Je suis ouvert, disponible à l’égard de tout le monde pour aider notre pays à construire cette paix, à franchir cette étape difficile », justifie Pahimi Padacké Albert.

Pour ses détracteurs, il était trop proche de l’ancien pouvoir. « Le temps n’est pas à de positionnements politiciens, le temps est à l’union sacrée du peuple tchadien pour sauver notre nation. Et c’est à cela que je veux travailler avec tous les Tchadiens et de tout bord », martèle le candidat arrivé deuxième à la présidentielle du 11 avril courant.

« Aujourd’hui, je pense que la situation du Tchad mérite que nous puissions taire nos différences, nos divergences et bonifier notre diversité pour que la paix et la stabilité soient garanties », lance-t-il comme appel. Fort de ses expériences, Pahimi Padacké Albert compte jouer la carte de la réconciliation avec la société civile et l’opposition.

Mais dans les murs des Transformateurs, le son de cloche raisonne autrement. « Le Conseil militaire de transition est en train de mettre la charrue à côté des bœufs. Ce n’est pas la meilleure manière de donner un nouveau départ. Il faut d’abord, s’atteler sur la durée de la transition, sa composition, et remettre le pouvoir à un civil », conteste, le président de cette formation politique, Masra Succès.

« J’espère que cette nomination et les autres ne vont pas suspendre l’indispensable transformation dont nous avons besoin maintenant y compris sur l’architecture de la transition et l’indispensable dialogue dont tous les Tchadiens vont participer.  Si tel n’est pas le cas, j’ai bien peur que ce pays va devenir ingouvernable », menace, le leader des Transformateurs qui promet des marches et des actions de désobéissance civile.  D’après le numéro un de cette formation, si le CMT voulait montrer de l’ouverture, on ne serait pas allé chercher dans l’ancienne majorité. Pour lui, il ne faut pas avoir peur de s’ouvrir.