PORTRAIT – Ils sont nés dans les années 1990 et n’ont connu qu’un seul président. Tchadinfos vous livre le témoignage de plusieurs d’entre eux. Leur perception de la vie politique, leurs satisfactions et leurs déceptions… Ils se livrent sans détour, en attendant les résultats de l’élection présidentielle.

Avocat stagiaire depuis plus de deux ans à N’Djamena, Ouzibet Fiba, 30 ans, se qualifie de pessimiste politique. Ce natif du Mandoul dans l’extrême sud du pays à la lisière de la Centrafrique n’a d’ailleurs pas voté. “Je pense que rien ne marche avec le pouvoir actuel. Il faut un changement”, explique ce petit homme au franc-parler.

Parlant des autres candidats, il dit n’avoir aucune préférence car ces derniers n’ont fait que de la figuration. “Ce sont des accompagnateurs du MPS”, lâche ce père de famille. Et d’ajouter : “Ils n’ont ni la carrure ni le charisme pour présider à la destinée du Tchad.”

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Ce qui le rend le plus triste : la mauvaise gestion des richesses naturelles du pays. “Il n’y a pas de routes bitumées, pas d’hôpitaux de qualité, pas d’écoles ou d’universités”, explique celui qui a préféré partir étudier au Cameroun.

“Si les politiques géraient mieux, nous ne seront pas stagiaires de plus de deux ans et ne vivrons plus chez nos parents”, clôt sèchement et amèrement Fiba, repartant à pied vers le cabinet où il travaille.