La première réunion annuelle des ministres en charge de la Défense et de la Sécurité des pays membres du G5 Sahel s’est tenue le vendredi 4 mars 2016 à N’Djaména. Cette réunion  fait suite aux deux précédentes qui s’étaient tenues respectivement en 2014 à Nouakchott en Mauritanie, et en 2015 à Niamey au Niger.

Elle s’inscrit dans la recherche de l’opérationnalisation des recommandations de la conférence des chefs d’Etats du G5 Sahel tenue le 20 novembre 2015, dans la capitale tchadienne. La réunion des ministres a été précédée des réunions des experts du 2 mars et du comité de Défense et de Sécurité du 3 mars 2015 à N’Djaména.

Tous les Etats membres du G5 Sahel étaient présents à chacune de ces séances, et ont participé en qualité d’observateurs, la France, l’Espagne, l’Egypte, les Nations unies, l’Union Africaine et l’Union Européenne. Pendant les discussions à huit clos, les ministres de la Défense et de la Sécurité du G5 Sahel, adoptent l’implantation en Mauritanie du Centre Sahélien d’Analyse des Menaces et d’Alerte Précoce (CSAMAP), la création de l’école de guerre sous l’appellation «Collège de Défense du G5 Sahel», mais la question du nom de baptême sera soumise à la décision des chefs d’Etat en temps opportun. Ils approuvent aussi la création d’un bureau défense et sécurité conformément au paragraphe 3.2 de l’article 3 du règlement portant sur la mission, la composition et le fonctionnement du comité de Défense et de Sécurité du G5 Sahel et demandent au secrétariat permanent de formaliser cette décision. Les ministres donnent également leur aval pour la mise en œuvre de la suppression des visas selon des modalités notamment pour les passeports diplomatiques et de service, des actes administratifs pris par chaque Etat permettront désormais à leurs détenteurs de circuler librement entres les cinq Etats et pour les passeports ordinaires, des rencontres bilatérales entre les ministres des Affaires Etrangères et de la sécurité se tiendront pour la prise des dispositions en vue de la suppression effective des visas sous trois mois. En outre, la réunion a permis aux pays du G5 Sahel, qui font face au terrorisme d’adopter une stratégie pour combattre le terrorisme au Sahel.

L’expérience de l’Espagne dans la lutte contre l’organisation séparatiste basque ETA a convaincu ces pays qui ont décidé de l’adopter. Ainsi, les ministres demandent au secrétariat permanent de saisir officiellement les Etats sur le projet de formation dans les Etats membres des Groupes d’Action Rapide avec l’appui technique de la France et de l’Espagne et le financement de l’Union Européenne.

«Il s’agit d’une expérience du Royaume d’Espagne qui a réussi dans le cadre de la lutte contre l’ETA. Il s’agit de petits bataillons d’une centaine d’éléments équipés, formés, mobiles et rapides, le long des endroits les moins peuplés où sévissent les terroristes. Du moment que ça a apporté de très bons résultats, il est question de voir comment on pourrait répliquer cette expérience au niveau de l’ensemble de nos Etats» explique le secrétaire permanent du G5 Sahel, Najim El Hadj Mohamed.

Cependant, la réunion des ministres, propose la création d’un fonds de financement des activités de défense et de sécurité et demande aux structures concernées d’engager une réflexion sur les mécanismes idoines pour son alimentation et sa gestion.

Source: Le Progrès