Après l’interdiction de leur rassemblement par le gouvernement, les responsables des associations et groupements féminins, ont été reçus, ce vendredi 27 mai 2022, à la Primature, par le Premier ministre de transition, Pahimi padacké Albert. Occasion pour les femmes, de lancer un appel solennel à l’endroit des hommes politiques, des politico-militaires et des Tchadiens, pour un sursaut national, face à la situation sécuritaire et à l’effritement de la cohésion sociale.

La situation politique, sociale et sécuritaire du Tchad, ces derniers temps, constate-t-on, est délétère et s’aggrave de jour en jour alors que le pays se prépare à organiser le dialogue national, pour un retour à l’ordre constitutionnel. Face à cette situation, les associations et groupements de femmes, ont prévu organiser une grande manifestation, qui devrait rassembler plus de 20 000 femmes ce vendredi, à la maison de la femme. Malheureusement, ce rassemblement a été interdit, pour, évoque le Premier ministre de la transition, les risques liés à la sécurité.

Ainsi, le Premier ministre de transition, chef du gouvernement, a reçu les responsables des différentes associations féminines, où un appel solennel, a été lancé pour un sursaut national, face à  la situation sécuritaire et à l’effritement de la cohésion sociale. Dans leur appel, les femmes interpellent le président du Conseil militaire de transition, à s’investir personnellement pour résoudre les crises sociales et sécuritaires, de garantir la justice et l’équité à tous les citoyens et enfin de restaurer l’autorité de l’Etat.

Au gouvernement, les femmes tchadiennes appellent d’œuvrer immédiatement  à l’apaisement du climat social (cherté de vie, crise énergétique, l’accès à l’eau potable). « Il faut nommer les hommes qu’il faut, à la place qu’il faut, particulièrement à l’administration du territoire », exigent les femmes tchadiennes.

A l’endroit des politico-militaires, les femmes leur demandent de considérer leurs situations, car elles sont les premières victimes des conflits. « C’est pourquoi, il faut finaliser le processus de Doha pour l’organisation du dialogue national inclusif, tant attendu par tous les fils du Tchad », rappellent-t-elles.

Enfin, à la population tchadienne, aux partenaires et à la communauté internationale, de ne pas céder aux diverses manœuvres et incitations à la haine, de prioriser le dialogue national, de contribuer positivement au renforcement de l’Etat de droit et de jouer leurs rôles de diplomates pour l’apaisement du climat social du Tchad.

Le Premier ministre de transition se montre rassurant envers les femmes

Pour Pahimi Padacké Albert, cet appel des femmes est la preuve jamais démentie de l’attachement de ces dernières aux valeurs de la paix. « La femme mère, épouse, sœur ou fille est la première victime des perturbations sociales et des guerres. Il suffit de voir le nombre des veuves, orphelins et handicapées pour s’en convaincre », constate avec regret le Premier ministre. Pour lui, une transition apaisée, un dialogue inclusif, une approche participative, sont le témoignage fort de la volonté politique du président du conseil militaire et du gouvernement de transition, de « réconcilier le Tchad avec lui-même et de refonder un nouveau contrat social robuste sur les piliers de justice, d’égalité et d’équité entre tous les Tchadiens ».