Le Conseil militaire de transition est l’exécutif mis en place depuis le 20 avril 2021 suite à la mort du président maréchal Idriss Déby Itno. Il est dirigé par le général Mahamat Idriss Déby Itno. A la disparition brutale du chef de l’Etat, il faudrait assurer la continuité de l’Etat, d’où la mise en place du CMT.

Alors que les résultats de la dernière élection présidentielle du 11 avril ont été annoncés dans la nuit du 19 avril 2021, le vainqueur ne pourra plus assurer ses charges. Le maréchal du Tchad est blessé au front et sa mort rendue publique le lendemain, mardi 20 avril 2021. Des officiers généraux de l’armée tchadienne, prennent le pouvoir et mettent en place une transition. L’objectif est d’assurer la continuité de l’Etat. Ainsi, les premières décisions furent la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement, la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu. Les militaires assurant désormais le rôle de l’exécutif disent assurer une transition de 18 mois, soit un an et demi. L’autre étape de l’exercice du pouvoir, plusieurs personnalités ont été concertées, rencontrées et leurs propos et avis recueillis. Le dernier des premiers ministres du président Déby, débarqué en 2018 lors de la suppression du poste avec les réformes, Albert Pahimi Padacké est nommé Premier ministre le 26 avril 2021. Il formera son premier gouvernement le 2 mai 2021.

La transition militaire a été contestée par de nombreuses organisations nationales, mais elle a aussi reçu des soutiens de taille, surtout sur le plan africain et international. L’Union africaine, le G5 Sahel, la France et plusieurs autres pays ont dit comprendre la situation dans laquelle se trouve le Tchad et exprimé leur volonté d’accompagner le pays face à cette tragédie. Le volet sécuritaire a surtout pesé pour que la communauté africaine et internationale apporte son soutien à une transition militaire. Presque toutes les institutions partenaires du Tchad ne l’ont pas suspendu. Les partenaires qui ont suspendu leur financement, ont, juste, quelques mois plus tard levé la sanction. 

Douze mois se sont écoulés sous la gestion du CMT. Si beaucoup avaient prédit une déchirure des Tchadiens qui pourrait se solder par une guerre civile, la réalité est toute autre. Même s’il ne fait pas l’unanimité, le CMT a le mérite d’avoir empêché une vacance du pouvoir et permis la continuité de l’Etat. Le chemin reste encore long, surtout, avec la réconciliation nationale en mettant un terme au phénomène des rébellions qui gangrène le pays le début de son indépendance. Le dialogue national inclusif est attendu par tous les acteurs pour permettre au pays de tourner une nouvelle page de son histoire.

Les membres du Conseil militaire de transition sont Mahamat Idriss Déby (Président), Djimadoum Tiraïna (vice-président), Tahir Erda Taïro, Bichara Issa Djadallah, Oki Mahamat Yaya Dagache, Mahamat Ismaïl Chaïbo, Souleyman Abakar Adoum, Azem Bermandoa Agouna (Porte-parole du conseil militaire de transition), Amine Ahmat Idriss, Gamane Mokhtar, Saleh Ben Haliki, Abakar Abdelkérim Daoud (chef d’état-major général des armées), Ahmat Youssouf Mahamat Itno, Mahamat Nour Abdelkérim et Gueile Hemchi.

Tous les membres du CMT sont des généraux allant de général de brigade à général de corps d’Armée. Le président qui était général de corps d’armée est montée général d’Armée. Le général Souleyman Abakar Adam qui était nommé ministre de la Sécurité a été remplacé au CMT pour incompatibilité par le général Mahamat Souleymane (chef d’état-major de l’armée de terre).