Une conférence de réconciliation nationale du Tchad s’était tenue du 7 au 14 mars 1979 à Kano au Nigeria appelée « Conférence de Kano I » du fait qu’il y aura une deuxième conférence dans la même ville. Une rencontre qui a eu lieu après les tragiques événements de février 1979.

Le déclenchement de la guerre le 12 février 1979 entre les forces régulières du chef de l’Etat, le général Félix Malloum et celles de son Premier ministre Hissène Habré a été le point de départ de la déchirure entre Tchadiens et d’instabilité politique qui s’en suivra.

Des tendances politico-militaires ont pris d’assaut la capitale N’Djaména pour se positionner, chacune, en force indépendante, capable de nuire à l’un ou l’autre camp. C’est ainsi qu’en présence des pays comme le Cameroun, Libye, Niger, Nigeria et le Soudan, la conférence a été convoquée. Du côté tchadien, en plus du chef de l’Etat et son Premier ministre, trois tendances politico-militaires sont conviées en plus des Forces Armées Tchadiennes qui sont, elles aussi, devenues une tendance sous la direction de Wadal Abdelkader Kamougué.

Les trois autres tendances sont les Forces armées du nord (FAN) d’Hissène Habré, le Frolinat de Goukouni Weddeye et le MPLT d’Aboubakar Abderamane. Pendant cinq jours les représentants de différentes tendances ont discuté des possibilités de la réconciliation nationale, notamment de l’exercice du pouvoir, de faire participer toutes les forces à la gestion du pays et surtout de la démission du chef de l’Etat et de son Premier ministre.

Un accord a été signé par le général Félix Malloum Ngakoutou Bey-Ndi comme président de la République, Hissène Habré avec le titre de Premier ministre, Goukouni Weddeye chef du Frolinat et Aboubakar Mahamat Abderamane chef de la troisième armée.

Les pays dits amis ont été représentés par  Sadou Daouda, ministre d’Etat des Forces armées de la République unie du Cameroun, de Triki Abdelsalam, ministre des Affaires étrangères de la République socialiste populaire Arabe Jamahariya (Libye), de Moumouni Djermakoye, ministre des Affaires étrangères du Niger, d’Izadine Hamed, ministre d’Etat du Soudan, d’Adefope, ministre des Affaires étrangères du Nigéria et du chef d’Etat major des Armées et président du Nigéria, le général Yar’Adua.