Après la démission du chef de l’Etat, le général Félix Malloum et de son Premier ministre Hissène Habré, à l’issue de la conférence de Kano sur le Tchad, tenue du 7 au 14 mars 1979, les protagonistes tchadiens ont mis en place le 23 mars 1979, un Conseil d’Etat provisoire de la République dirigé par Goukouni Weddeye.

La date d’entrée en vigueur de l’accord de Kano I est fixée au 23 mars 1979. Dans ces accords, il est fait mention de la mise en place d’un gouvernement de transition. Ainsi, pour éviter la vacance de pouvoir après la démission du président de la République et de son Premier ministre, les signataires ont décidé de former un gouvernement pour gérer les affaires courantes. D’où est né le Conseil d’Etat provisoire faisant office de gouvernement de transition. Il est composé de huit membres représentant les quatre tendances ayant pris part à la conférence de Kano I, soit deux membres par tendance.

La présidence du Conseil est assurée par Goukouni Weddeye du Frolinat, en même temps ministre de la Défense. Le deuxième poste du Frolinat est celui de l’Education nationale confié à Acheikh Ibni Oumar. Le Mouvement populaire pour la libération du Tchad (MPLT) s’est vu confier les postes de l’Intérieur dirigé par Aboubakar Abderharamane et celui de la Santé publique à Idriss Adoum Moustapha.

Les Forces armées du nord (FAN) d’Hissène Habré sont représentées par Mahamat Saleh Ahmat au portefeuille de l’Economie et des Finances et Mahamat Nouri chargé des Transports et des Travaux publics. Les Forces armées tchadiennes (FAT), qui, normalement, est l’armée régulière, est devenue, au gré des événements une tendance comme les autres. Ainsi, dans le Conseil d’Etat, elles sont représentées par Kamougué Wadal Abdelkader qui est conseiller chargé de l’Agriculture et de la lutte contre les calamités naturelles et Ramadan Barma conseiller chargé des Affaires étrangères.

Ce premier gouvernement ne sera pas reconnu par la communauté internationale et surtout les pays voisins. Il ne durera qu’un mois avant la convocation d’une deuxième conférence de Kano pour intégrer, sous la pression de la Libye et du Nigéria, d’autres tendances rebelles aux négociations. Il sera remplacé fin avril par le premier gouvernement d’union nationale de transition (GUNT) avec à sa tête, Lol Mahamat Choua.