Le jeudi 13 avril 2006, vers 5h 30, N’Djamena est réveillé par les tirs à l’arme lourde des assaillants et des loyalistes. Les informations contradictoires émanant des porte-parole du Front uni pour le changement (Fuc) et des gouvernementaux ont amené la population à se terrer chez elle. Retour sur cet événement marquant.

Deby, seul candidat à sa succession à la présidentielle du 3 mai 2006, était plus isolé que jamais. Deux groupes rebelles, soutenus par le Soudan, ont pris les armes contre lui depuis l’automne, suscitant des centaines de désertions, notamment dans la garde présidentielle. Le Socle pour le changement, l’unité et la démocratie (Scud) regroupe des Zaghawa, membres de son ethnie, qui s’estiment lésés de la manne pétrolière. Tandis que le FUC, lui, est d’obédience arabe. Mi-mars, Deby a massé ses troupes à la frontière soudanaise pour écraser le Scud, qui avait tenté d’abattre l’avion présidentiel. Cela a ouvert la porte aux rebelles du FUC, qui sont entrés au Tchad par la République centrafricaine.

Les affrontements entre l’armée gouvernementale et les rebelles du Front uni pour le changement (FUC) ont été marqués par des tirs à l’arme lourde aux abords du Palais du 15 janvier, autrefois siège de de l’Assemblée nationale, au Nord-est de la capitale, N’Djamena. Vers 9 heures 30, ils se sont faits beaucoup plus sporadiques et se sont déplacés à l’extérieur de la ville où des tirs d’armes automatiques ont continué de résonner.

Interrogé par RFI vers 10 heures 30 minutes alors qu’il se trouvait dans l’enceinte du palais présidentiel, Idriss Deby a affirmé qu’il avait repris le contrôle de la situation, tant dans la capitale que dans la ville d’Adré, à quelque 800 kilomètres à l’est. Il accuse Khartoum et promet de présenter des prisonniers à la presse.