ENERGIE- Des factures impayées de la Société nationale d’électricité (SNE) par les structures de l’Etat et ses démembrements plongent la société dans une léthargie financière. La SNE attend de son propriétaire, l’Etat, plus de 100 milliards de francs CFA. Dans le cadre du dossier consacré à cette société, voici ce qui résulte de l’enquête sur les créances de cette société.

L’Etat, l’unique actionnaire de la Société nationale d’électricité (SNE), s’avère aussi être le mauvais payeur. Fin août 2017, les impayés de l’Etat et ses démembrements s’élèvent à plus de 91 milliards Fcfa. Les 15% de ce montant sont dus à l’inaccessibilité de certains édifices publics ou l’absence de compteurs sur des points de livraison. Ce montant ne fait qu’accroître depuis lors d’un milliard de franc CFA par mois.

En plus de l’administration publique qui arrive en tête avec sa lourde consommation non honorée, ce sont les démembrements de l’Etat qui ont une autonomie de gestion qui refusent de payer leurs factures d’électricité.

LIBELLÉ SOLDE
HOPITAL MODERNE (Renaissance)  1 105 954 029 Fcfa
HOPITAL DE LA MERE ET DE L’ENFANT 1.630.998.745 Fcfa
HOPITAL GENERAL DE REFERENCE 974.726.343 Fcfa
ASSEMBLEE NATIONALE 2.165.218.913 Fcfa
COURS SUPREME 439.970.118 Fcfa
SOTEL TCHAD 1.990.741.155 Fcfa
STATIONS DE POMPAGE (STE) 11.593.745.624 Fcfa
MUSEE et BIBLIOTHEQUE NATIONALE 1.143.247.917 Fcfa
ABATTOIRS FRIGORIFIQUE DE FARCHA 645.451.900 Fcfa
LABORATOIRE DE FARCHA 831.225.094 Fcfa
TOTAL 22.521.279.838 Fcfa

L’Assemblée nationale doit 2 165 218 913 Fcfa, l’hôpital de la Renaissance 1 105 954 024 Fcfa, l’hôpital de la Mère et de l’Enfant 1 630 998 745 Fcfa, l’Hôpital général de référence nationale 974 726 343 Fcfa, la cour suprême 439 970 118 Fcfa, la Sotel Tchad 1 990 741 155 Fcfa, les stations de pompages de la société tchadienne des eaux (STE) 11 593 745 624 Fcfa, le Musée national et la Bibliothèque nationale 1 143 247 917 Fcfa, l’abattoir frigorifique de Farcha 645 451 900 Fcfa, le laboratoire de Farcha 831 225 094 Fcfa. Le total cumulé des impayés de ces institutions s’élève à 22 521 279 838 Fcfa.

L’Etat et ses démembrements, le plus gros client de la SNE, consomme environ 40% de la production électrique. Cependant, les paiements au titre du trésor public se font rares et pendant des années. Et même, en cas de paiement, le recouvrement de cette somme reste toujours un chemin de croix pour la SNE. Rien qu’au premier semestre 2017, à N’Djamena, l’État a consommé pour 5 154 618 691 Fcfa. En considérant ses consommations en provinces, l’État fait en moyenne un milliard FCFA de consommation par mois. En 2018, sur les 15 milliards consommés par l’Etat et facturé par la SNE, aucun franc n’a été payé.  Pour 2019, sur plus de 13 milliard prévus au titre de consommation d’électricité par l’Etat et ses démembrements, seulement 1,2 milliards ont été annoncés pour être versés à la société.

Rien que pour 2019, une dette de plus de 12 milliards vient s’ajouter à la créance de l’Etat.

Et, dans les démembrements de l’Etat, la SNE ne peut pas couper l’électricité parce que ce sont des lieux hautement stratégiques. Par exemple, il est inadmissible que le courant soit coupé dans un hôpital, car, la vie des citoyens en dépend. Il en est de même pour la STE, qui alimente à travers sa consommation d’électricité, toute la ville en eau. Tout comme les autres institutions de l’Etat notamment l’Assemblée nationale où toutes les grandes décisions pour le devenir du pays sont prises. Le seul pouvoir qui s’offre à la SNE c’est de faire de relance de paiement pour que ces démembrements de l’Etat puissent payer leurs factures d’électricité. En effet, le secteur électrique étant hautement stratégique, l’Etat doit non seulement payer ses factures, mais aussi investir sur les ouvrages de production, de transport et de distribution électrique ainsi que sur la ressource humaine. L’Etat, étant le propriétaire de l’entreprise, se doit d’assurer la couverture électrique du territoire en faisant un investissement conséquent. Or jusqu’aujourd’hui le Tchad ne dispose que d’une seule centrale de production digne des temps modernes notamment celle de Farcha. En terme de couverture de la desserte, aucune ville du Tchad n’est totalement couverte même la capitale N’Djamena.