« Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable » tel est le point 7 des Objectifs du Développement Durable (ODD) à travers la politique adoptée en 2019 par le gouvernement tchadien. Les détenteurs des jardins et fermes qui utilisaient, récemment, des groupes électrogènes dans le maraichage, se sont tourné, actuellement, vers l’énergie solaire.

Tout le long de la route après le campus universitaire de Toukra à la sortie Sud de la capitale tchadienne, en allant vers la sous-préfecture de Kournari située à environ 30 kilomètres de N’Djaména, on observe des jardins avec des panneaux solaires. De loin, on observe les feuillets de panneaux solaires installés sur la cuve ou à quelques mètres d’elle. C’est le cas de l’entrepreneur Mahamat Seïd Idriss qui possède un jardin de trois hectares.

A l’intérieur, il y a six feuillets de panneaux solaires installés et une cuve en plastique de 10 futs juste à côté. Plusieurs arbres fruitiers sont plantés comme le manguier.

La sentinelle du jardin, Hissein Hassan se rappelle qu’à son arrivée, il y a environ quatre ans, il y avait un groupe électrogène mais cela n’arrivait pas à arroser, normalement, le jardin. « Le groupe électrogène tombe souvent en panne. Il faut courir amener chez le réparateur. En cas de panne sèche, il faut absolument appeler le propriétaire » déplore la sentinelle.

Plusieurs fois le groupe électrogène est tombé en panne et le propriétaire a acheté d’autres. Finalement, « j’ai décidé de dire au patron, si on ne pouvait pas utiliser l’énergie solaire. Du coup, il a accepté et voilà ça fait deux ans, l’eau coule sans dérangement, ni inquiétude. Il suffit que le matin le soleil s’élève et l’eau commence à couler. Mon travail est devenu très facile, je déplace seulement le tuyau d’un arbre à l’autre » sourit-il.

L’entrepreneur Mahamat Seïd Idriss se rappelle aussi avoir acheté, à chaque fois, le groupe électrogène est amorti, un autre à presque 500 000 FCFA. « En plus du coût d’achat, il faudrait absolument mettre du carburant, l’entretenir. Pour arroser tout le jardin, il faut 15 litres de carburant par jour, dont le montant est autour de 10 000 FCFA. C’est très coûteux pour moi, même en tant qu’entrepreneur. En plus du carburant, il faut prévoir quelque chose pour le vidange ou les petites réparations. Par mois il faut estimer à 100 000 FCFA, les dépenses mises dans le groupe électrogène », éclaire l’entrepreneur.

« Depuis que j’ai installé l’énergie solaire dans mon jardin il y a presque deux ans, je n’ai jamais reçu l’appel du gardien pour le problème de l’eau. C’était un soulagement pour moi. Le solaire est très avantageux et à moindre coût », se réjouit Mahamat Seid Idriss.


Le coût d’installation du solaire


« J’ai acheté six panneaux dont chacun a une capacité de 250 watts, en plus, la pompe solaire. Le tout m’a coûté autour de 2.5 millions FCFA » renseigne le propriétaire du jardin, qui sourire aux lèves, estime que depuis deux ans, « la sentinelle arrose les arbres fruitiers et autres, chaque matin et soir. On a aucune difficulté, ni dépenses supplémentaires que nous occasionnait le groupe électrogène ».

L’entrepreneur Mahamat Seïd Idriss estime que, pour le développement de l’agriculture, l’énergie solaire est la meilleure solution, car il n’y a pas assez de dépenses. « Avec le solaire, les dépenses sont juste liées à l’achat et l’installation. Le reste, l’eau coulera, tranquillement », se félicite l’entrepreneur, qui appelle les autres investisseurs dans le domaine agricole d’en faire usage.

Effectivement, au Tchad, la mise en œuvre de l’Objectif du développement durable numéro 7 portant sur « l’Energie propre et à un coût accessible » devrait se faire à travers la Politique Énergétique adoptée en 2019.

L’objectif est de contribuer au développement durable du Tchad à travers la fourniture des services énergétiques accessibles au plus grand nombre de la population à moindre coût et de favoriser la promotion des activités socioéconomiques.