Prélude  à la journée internationale de migration qui se célèbre le 18 décembre, l’Association tchadienne de lutte contre l’émigration clandestine et pour le retour des émigrés (ATLCERI) a organisé une conférence-débat le samedi 15 décembre 2018 au centre Al-mouna.

Placé sous le thème : « les phénomènes migratoires et leur impact sur le Tchad », la conférence-débat autour de la problématique de la migration au Tchad a réuni les représentant des ministères, des institutions, des ONG et la société civiles. Un tel débat était chose rare par le passé mais rendue possible depuis 2016 par la jeune  Association tchadienne de lutte contre l’Emigration clandestine et pour le Retour des Emigrés (ATLCERI). Le manque d’intérêt  pour les questions migratoires est dû au fait que l’Etat tchadien n’est encore pas conscient du danger des phénomènes migratoires sur le pays. « L’Etat tchadien n’a aucune politique de migration », regrette un jeune de la société civile.

« Il faut cesser avec le discours qui consiste à dire que le Tchad n’est pas un pays d’émigration », a martelé Ahmed Doungous Ahmed, Président de l’ATLCERI. Il n’y a pas de chiffre exact sur le nombre des Tchadiens qui émigrent mais l’idée de quitter le pays a gagné les jeunes tchadiens. « Si l’espoir est perdu, des idées s’installent », souligne un participant.

La conférence-débat a servi d’un cadre  pour faire un état des lieux des phénomènes migratoires, les échanges d’idées et surtout la proposition des mécanismes permettant de dissuader les jeunes à émigrer et aussi d’encourager le retour des émigrés.

Tous les participants se sont accordé que les éléments déclencheurs de l’émigration surtout des jeunes sont la précarité, la vulnérabilité de l’économie et les problèmes liés à l’égalité de chance. « Les jeunes quittent avec une mauvaise image  de leur pays », dit un membre de la société civile.

Les recommandations

A l’issue de la conférence, les membres de l’ATLCERI et les participants ont fait des recommandations : l’Assemblée nationale doit voter des lois anti émigration, le gouvernement doit définir une politique  qui encourage  le retour de la diaspora dans chaque ministère, créer des opportunités d’emploi dans chaque secteur pour favoriser le vivre-ensemble. Et les ONG doivent travailler avec les associations des jeunes pour mieux aider ceux qui sont en difficulté et aux jeunes d’avoir une culture du patriotisme et de l’entrepreunariat.