Le 7 juillet, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a publié le chronogramme du cycle électoral au Tchad. Un chronogramme qui suscite des réaction de tout bord au sein de la classe politique. Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP), livre ici sa réaction exclusive à Tchadinfos.com.

Quelles sont vos impressions par rapport au nouveau chronogramme des élections au Tchad ?

En définitif et de façon complète, ce chronogramme tel que pensé et publié n’est autre chose que le bébé tout craché de l’artificier en chef Idriss Deby Itno. Le champion le plus galonné d’Afrique en roublardise et trucages électoraux. Tout le reste n’est que vernissage organisé de sa Céni.  Une Céni totalement inféodée à Idriss Deby Itno et à son parti. Ils sont accompagnés en cela par un CNDP (Cadre national de dialogue politique, Ndlr) qui n’est que le gîte de plus de 90% des laudateurs placés par le régime pour lui répondre aux doigts et à l’œil.

Finalement, les présidentielles passent avant les législatives, qu’en dites-vous ?

Fondamentalement, l’inversion du calendrier et du code électoral exclusif, Idriss Deby Itno a toujours nourri une peur seigneuriale. C’est depuis qu’il a été mis en ballottage puis obligé de composer avec le plus du tiers bloquant que constituait l’opposition dans la première législature. Mais cette fois-ci, Idriss Deby Itno doit rabattre la huppe. Car quoi qu’il ait pu imposer et maintenir ce chronogramme, malgré les exigences de l’opposition, il fera face à des contestations sans commune mesure. A lui d’entendre raison pour les temps qui lui restent.

Et permettez-moi de lui dire un mot. S’il est aussi pressé comme il le manifeste d’organiser les présidentielles à échéance sans compression ni glissement de dates dont il redoute les conséquences, qu’il passe une certification politique de son bilan en acceptant un débat direct avec nous sur les 31 ans de son pouvoir et les tchadiens apprécieront.