A Amnabak, quartier du 9ème arrondissement, aux allures d’un village, tout pousse. Grace au courage de ses habitants, cette zone située à la périphérie de la capitale est devenue une véritable terre nourricière. Les producteurs réduits par les mesures barrières prises lors de l’avènement de la covid-19 commencent à se relever grâce aux multiples appuis du projet ‘’Mécanisme de relance en faveur des populations rurales en réponse à la Covid-19 au Tchad (RPSF)’’.

Après 3 km de marche sur une route boueuse et rocailleuse, l’on aperçoit en fin, une grosse plaque qui porte le nom de la ”Coopérative Agricole d’Amnabak’’ qui indique l’entrée dans le quartier.

Les producteurs dont la plupart est allée aux champs se sont précipités pour accueillir l’équipe du projet RPSF. Une rencontre de travail s’improvise avec les responsables de la coopérative. Prenant la parole, Haroun Rakhis, le secrétaire général de la Coopérative Agricole d’Amnabak ne cesse de tarir d’éloge le projet RPSF.

Le président et le SG de la Coopérative Agricole d’Amnabak

En fait, depuis sa création en 1984, la Coopérative Agricole d’Amnabak a su résister à tout sauf aux affres de la Covid-19. Les mesures barrières prises suite au déclanchement de la maladie à coronavirus en 2020 ont réduit presque à néant les activités de ceux qui n’ont que la terre pour nourrir leurs familles.

Lire aussi… le projet RPSF au chevet des exploitants familiaux ruinés par la pandémie à coronavirus

« Un bon matin, on nous dit que les marchés sont fermés, les transports limités. Et entre temps, nous avons une bonne quantité des produits qu’on ne sait quoi faire avec. C’étaient des pertes énormes » s’en souvient le président de la Coopérative, Abdraman Oumar.

Le projet RPSF conçu et financé par le Fond du Développement Agricole (FIDA) et soutenu par les autorités tchadiennes a repéré et appuyé les producteurs se trouvant au tour de N’Djamena durement affectés par les effets de la pandémie.

Les matériels octroyés par le projet RPSF

Pour aider les paysans à se relever, le RPSF a formé les membres de la Coopérative d’Amnabak en technique de compostage et biopesticide. Mais c’est l’octroi des matériels (brouettes, arrosoirs, motocycles, pelles, engrains…) et des semences variées qui ont permis de reprendre les activités après des mois d’inactivité.

Au total, 1223 ménages sont touchés par le projet rien que dans la zone d’Amnabak.

Les membres de la coopérative en train de repiquer le champ de riz

Les 3 groupements que compte la Coopérative dont un pour les femmes ont travaillé en synergie pour accroître le rendement cette année. Les activités sont tributaires des saisons.

En ce début de septembre, l’allure de l’évolution des champs de riz et de maïs donnent de l’espoir. Quant aux légumes issus des cultures maraichères détenues par les femmes de la Coopérative, ils sont en commercialisation dans les différents marchés de la capitale.

Koubra Gemon, présidente du groupement des femmes d’Amnabak se lève avec ses coéquipières chaque jour, à 3h du matin, pour cueillir les légumes et se dirigent vers le marché de Dembé pour vendre leurs produits. Habitude qu’elles ont perdu depuis qu’elles ont subi les foudres de la pandémie à covid-19.

La présidente du groupement des femmes d’Amnabak, Koubra Gemon

« Nous sommes vraiment reconnaissants de l’appui du projet. Ce que nous avons reçu a permis de booster nos productions et a amélioré nos revenus », se réjouit la présidente du groupement des femmes d’Amnabak, Koubra Gemon.