Le Tchad aura été, ces cinq dernières années, très actif sur la scène diplomatique, tant régionale, continentale qu’internationale. Tout a bien débuté en 2016 quand le président Idriss Déby Itno a assuré la présidence de l’Union africaine. Puis il a assuré la présidence des organisations : Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), Organisation des producteurs de pétrole africains (OPA), G5 Sahel dont il est membre fondateur. Début février, la présidence de l’organisation chargée de lutter contre le terrorisme au Sahel reviendra encore au Tchad, quatre ans après son premier exercice (entre novembre 2015 et février 2017). Le Tchad est même devenu un Etat observateur de la CEDEAO.

Dans le même temps, le Maréchal Déby s’est imposé comme un acteur incontournable de la sécurité dans le bassin du lac Tchad et dans le Sahel. Au Nord-Mali, l’armée tchadienne a été et est le fer de lance de la guerre contre les narcotrafiquants et terroristes. Au Nigeria, au Niger, au Cameroun, elle est aux premières lignes de la guerre asymétrique contre la secte islamiste Boko Haram et sa branche dissidente l’EIAO (l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest) qui a fait allégeance à l’Etat islamique. Grâce à ces engagements militaires, le Tchad a pu changer son image. Il sait se faire entendre et respecter sur la scène internationale grâce au leadership de son président.

Dans les autres pays voisins, la situation n’est guère rose ; il y a des conflits en Libye, au Soudan et en République Centrafricaine. Infatigable, le chef de l’Etat ne cesse de proposer ses services pour aider à résoudre les conflits dans ces pays voisins.

Les relations bilatérales avec ses principaux partenaires historiques (la France et les Etats-Unis notamment) se sont renforcées. Le quartier général de la force Barkhane est installé à N’Djaména. Le président Déby a même réussi à renouer, en 2019, les relations avec Israël gelées depuis 47 ans, puis à faire élire son ancien chef de la diplomatie et ambassadeur à Paris, Brahim Hissein Taha, à la tête de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).  Une double prouesse.

Le Tchad engrange bien des succès diplomatiques. A l’instar de l’ambassadeur Brahim Taha, quatre autres de ses anciens ministres des Affaires étrangères dirigent des organisations internationales. Moussa Faki préside la Commission de l’Union africaine, le plus prestigieux poste occupé par un Tchadien à l’international ; Mahamat Saleh Annadif est le chef de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) jusqu’en avril prochain. Nagoum Yamassoum préside la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF). Ahmad Allam-mi vient de faire sept ans au secrétariat général de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC). La liste de nos champions à l’international est longue.

Cette dernière décennie, le Maréchal du Tchad s’est taillé une grande stature internationale, devant laquelle tout le monde s’incline. La diplomatie offensive qu’il impulse nous rapporte des fruits, mais pas assez. Le Tchad doit continuer à étendre sa toile sur le monde. Il doit continuer à protéger et pérenniser les acquis de ses engagements au plan régional et international. Au rang de ces acquis, il y a la présidence de la Commission de l’UA. L’ambassadeur Faki brigue un second mandat et le président Déby s’impliquera corps et âme pour que son ancien chef de la diplomatie l’obtienne.

La Rédaction.