A quelques semaines de l’indépendance du Tchad, un « Accord de coopération en matière de politique étrangère » est intervenu avec la France qui décide d’accompagner son ancienne colonie dans sa « visibilité » internationale.


Tout est lié au transfert des compétences de la Communauté fait par un accord du 12 juillet 1960 entré en vigueur le 11 août 1960 date à laquelle la République du Tchad a accédé à l’indépendance et que la République française l’a reconnue en tant qu’Etat indépendant et souverain.


Le Tchad a alors manifesté sa volonté de coopérer avec la France au sein de la Communauté à laquelle elle participe dans les conditions prévues aux accords. Par ailleurs, désireux d’affirmer la permanence des liens d’amitié qui unissent les deux peuples et reconnaissant que leurs politiques étrangères s’inspirent, dans l’esprit de la Charte des Nations unies, d’un même idéal et des mêmes principes, le Tchad et la France sont convenus de certains points liés à la politique étrangère.


Le président de la République française, président de la Communauté, accrédite auprès de la République du Tchad un Haut représentant qui a rang et prérogatives d’ambassadeur. Il est le doyen du corps diplomatique au Tchad. La République du Tchad accrédite aussi auprès du président de la République française, président de la Communauté, un haut représentant avec rang et prérogatives d’ambassadeur. Il lui est réservé une place privilégiée parmi les envoyés diplomatiques accrédités à Paris.

Les termes de l’Accord


Il est décidé aussi de l’établissement des postes consulaires sur le territoire de chacun de deux Etats. Des postes consulaires français seront établis à Abéché, Fort-Archambault (actuelle Sarh), Fort-Lamy (actuelle N’Djaména), Largeau (actuelle Faya) et Moundou. Le Tchad ouvrira des postes consulaires à Bordeaux, Lyon, Marseille et Paris.


La France assure à la demande du Tchad, dans les Etats où celui-ci n’a pas de représentant propre, la représentation du Tchad ainsi que la protection de ses ressortissants et de ses intérêts. En outre, la France assure aussi, à la demande du Tchad, sa représentation auprès des organisations internationales où celui-ci n’a pas de représentant propre.


A cet effet, le gouvernement du Tchad donne, par l’intermédiaire du gouvernement français, toutes directives aux agents diplomatiques et consulaires et aux délégués français.
Des fonctionnaires Tchadiens peuvent être accueillis dans les postes diplomatiques et consulaires de la République française et de la communauté afin de suivre les affaires intéressant le Tchad.

Le gouvernement français et celui du Tchad se tiennent mutuellement informés et se consultent au sujet des problèmes de politique étrangère.


Afin de confronter leurs points de vue et de rechercher avant toute décision importante, une harmonisation de leurs positions et de leurs actions, le Tchad et la France se concertent de manière régulière, notamment au sein de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que dans des réunions périodiques des chefs d’Etat et de gouvernement ou des ministres des Affaires étrangères.


Dans le même esprit, les délégués des parties contractantes se concertent avant toutes négociations ou conférences techniques internationales intéressant la France et le Tchad. Pour sa part, le gouvernement français prête au gouvernement tchadien son concours pour l’organisation et la formation technique des cadres diplomatiques et consulaires du Tchad.


La France appuiera la candidature du Tchad à l’Organisation des Nations unies (ONU) en temps utile pour qu’elle puisse être admise à la session de 1960, ainsi qu’aux institutions spécialisées qui en dépendent. Pour que cet accord soit mis en œuvre, chacune des parties contractantes notifiera à l’autre l’accomplissement des procédures constitutionnellement requises.