Présents au dialogue national inclusif, les chefs de canton accusent les politiques d’être à l’origine de leurs problèmes et revendiquent plus du respect.

Ils sont 700 dans tout le Tchad mais ne sont pas satisfaits de la place qu’ils occupent dans la gestion du pays et surtout du mépris auquel il font l’objet de la part des administrateurs et politiques. Les chefs de canton ont trouvé en ce dialogue national inclusif dont les activités se poursuivent une occasion de plaider pour leur sort.

C’est le chef de canton Youssouf Mbodou Mbami qui a ouvert le bal des plaidoyers, ce jeudi, 8 septembre, dans la salle de conférence de la Bibliothèque nationale où se déroulent les discussions autour des questions sociales. Rappelant le rôle important que jouent la chefferie traditionnelle, notamment les chefs de canton dans la cohésion sociale, Youssouf Mbodou Mbami souhaite que les chefs de canton n’aient pas seulement une place dans ce “Tchad nouveau” mais aussi y jouer un rôle capital. Si actuellement les chefs de canton ne sont pas respectés, voire négligés dans le pays, c’est sans doute à cause de l’administration et des politiques, selon lui. «L’administration de notre pays ne nous aide pas nous les chefs de canton», regrette-t-il.


«Nous sommes à la base. C’est nous qui gérons tous les problèmes», s’offusque le chef de canton de Tapol, Djikoloum Romain, qui trouve inconcevable qu’un chef de canton ne soit pas respecté sur sa terre, jusqu’à se faire humilier. «Il faut qu’on accorde aussi aux chefs de canton l’immunité qu’on accorde aux députés», propose-t-il.

Ndiaye Aboïna, chef de canton de Tagal est allé plus loin en proposant la création d’une institution spéciale pour la chefferie traditionnelle. Pour lui, cette institution permettra qu’ils ne soient fouler au pie.


Mais pour la Conseillère nationale de transition, Mbaïnaye Eugénie, il revient aux chefs de canton de se faire respecter. Car ils ont largement contribué à leur humiliation.