La déclaration du PCMT selon laquelle il dit que “rien ne m’obligeait, au plan juridique d’organiser le dialogue”, a fait réagir le président du parti Les Transformateurs, Dr Succès Masra, à l’occasion d’une conférence de presse où il a appelé le peuple tchadien à se préparer au pire pour obtenir le meilleur pour leur pays.

“Si vice pacem para belum”, dit un proverbe latin qui se traduit par “qui veut la paix, prépare la guerre”. Ce proverbe illustre bien la sortie du président du parti Les Transformateurs, Dr Succès Masra, du jeudi 4 août dernier. “Parce que rien au plan juridique n’oblige les généraux au pouvoir à privilégier à la fin de la transition la démocratie au détriment de la “boundoucratie”, préparez-vous au pire pour éviter le pire et obtenir le meilleur pour notre pays. Toutes les options sont sur la table car ce combat devant nous est pour notre dignité collective et rien ne doit nous empêcher en tant que peuple de conquérir cette dignité collective d’un Tchad arc-en-ciel basé sur le roc de la justice et de l’égalité”, avertit Dr Succès Masra.

Et d’ajouter que c’est la dernière chance “et si aucun pont de confiance pour ce dialogue sincère n’est construit alors, à partir du 20 août et jusqu’au 20 octobre 2022 et au-delà, le peuple est en droit de promulguer son propre cadre juridique consensuel, sa charte, son gouvernement avec son armée qui aura fait le choix du peuple. Chacun doit choisir son camp, entre ceux qui veulent un système de confiscation armée au service de quelques-uns d’un côté et ceux qui veulent un système de justice au service de tous”.

Il s’interroge ensuite, face à une multitude de partisans et sympathisants, venus nombreux pour la circonstance, si l’on veut une République avec un cadre juridique consensuel ou plusieurs Républiques avec plusieurs cadres juridiques promulgués par chaque groupe qui a un bout de l’armée, un bout du territoire tchadien? “Voilà la question à laquelle nous devons tous répondre en allant à l’autel de la sincérité, car autant il n’existe pas de cadre juridique obligeant à l’organisation du dialogue puisqu’ils ont refusé notre appel à intégrer cela en modifiant la charte, autant il n’existe pas de cadre juridique autorisant aux généraux de prendre le pouvoir du peuple et moins encore à concocter un plan de sa confiscation“, fait-il entendre sous des cris et des youyous.

Dr Succès Masra réaffirme la disponibilité républicaine de son parti Les Transformateurs à coconstruire le cadre juridique et politique de confiance qui en 14 jours restant pourra être mieux que ce qui a été élaboré en 2 jours (Ndlr, parlant de l’élaboration de la charte de transition par le Conseil Militaire de Transition) et qui sert aujourd’hui de boussole juridique du CMT depuis 15 mois. “Puisqu’il n’y a pas d’obligation juridique pour organiser ce dialogue qui n’engagera personne, passons au nouveau cadre juridique consensuel et intégrons y tout ce qui manque y compris le dialogue et allons enfin ensemble au dialogue en arrêtant les thèmes et les quotas de juste représentation“, fait-il entendre. Car, dit-il, le Tchad n’a pas manqué de dialogues mais a plutôt manqué de sincérité dans les dialogues. “Saisissons cette chance, elle est la dernière pour bâtir un Tchad arc-en-ciel sur le roc de la justice et l’égalité dans la diversité“, a-t-il conseillé tout en rappelant qu’il ne sera pas esclave dans son propre pays.