Le Comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) a rendu public les quotas de participation des forces vives au dialogue national. Une répartition qui fait débat. Bedoumra Kordjé, porte-parole d’un regroupement de partis politiques et associations de la société civile qui a revendiqué notamment la mise en place d’une structure paritaire en lieu et place du CODNI, dénonce sans surprise cette répartition.

1412. C’est le nombre attendu de participants au dialogue national arrêté par le CODNI. Le Premier ministre de transition a entériné ces quotas ce jeudi. Mais Bedoumra Kordjé, le porte-parole d’une plateforme regroupant une dizaine de partis et associations (notamment Wakit Tamma, Gra appel du 1er juin, UNPT, COP, les Démocrates, la diaspora, etc.) pense que c’est un « grand recul ». Car pour lui, la répartition fait apparaitre que le gouvernement, le Conseil militaire de transition et le Mouvement patriotique du salut seront majoritaires à ce dialogue, soit une proportion allant de 60 à 70%.

Au sujet des quotas réservés aux partis politiques, l’ancien ministre estime que le MPS, avec ses plus de 120 alliés, va racler une bonne partie. Au niveau des politico-militaires, il affirme que sur les 52, seuls 12 sont d’authentiques mouvements armés. Les 40 autres qui, à son avis, sont « fabriqués » de N’Djamena feront le jeu du pouvoir.  

Bedoumra pense la même chose avec les 102 places accordées aux autorités traditionnelles. Car, avec les cantons créés de « toutes pièces » et leurs chefs nommés par décret et qui sont sous l’autorité des sous-préfets, il les comptabilise parmi les soutiens du pouvoir. Il croit dans le même sens que pour la diaspora, les gens qui viendront des pays ayant abrité les pré-dialogues seront nommés par les ambassades.

Pour les représentants des provinces, Bedoumra Kordjé ne se fait pas d’illusion non plus. Il assure que ce sont les gouverneurs et autres autorités locales qui vont les désigner. Il ne comprend pas non plus les 70 places accordées aux forces de défense et de sécurité qui « n’ont pas à faire de la politique » mais qui seront acquis au pouvoir. Il pense la même chose des 122 représentants des grandes institutions « nommés » par le CMT.

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Pour lui, c’est une « exclusion totale » et ce sera la même chose comme aux fora de 2018 et 2020. « Les dés sont pipés…On va amener les gens pour venir applaudir dans la salle et on va dire que c’est une décision souveraine ».

Bedoumra indique que, même si une décision formelle n’a pas été prise au niveau de leur regroupement, ils ne vont pas aller à ce dialogue pour « servir de caution » à ce qui sera décidé.

A noter que le regroupement a maintes fois demandé, même à travers une lettre ouverte au PCMT, qu’un organe paritaire soit mis en place afin de définir l’agenda du dialogue et les critères de sélection des participants. « Ils ont fixé eux-mêmes les conditions, il n’y a plus de dialogue…Ils refusent de faire un dialogue qui sauve le Tchad », déplore-t-il.