Des scientifiques ont indiqué lundi à Nairobi que des investissements robustes dans la recherche sur le climat étaient essentiels pour informer l’élaboration de politiques permettant de renforcer la résilience des communautés africaines face aux événements climatiques extrêmes.

Catherine Ngila, directrice exécutive par intérim de l’Académie africaine des sciences (AAS), basée à Nairobi, a estimé que la lutte contre le sous-financement de la recherche climatique sur le continent devrait être au cœur de ses efforts de lutte contre la pandémie verte.

“Nous devons mobiliser des ressources pour aider les chercheurs africains à acquérir l’expertise nécessaire pour faire face à la crise climatique sur le continent”, a déclaré Mme Ngila.

Selon elle, les gouvernements africains devraient s’appuyer sur un partenariat avec l’industrie et les organisations philanthropiques locales pour stimuler le financement de la recherche sur le climat, dans un contexte de baisse du soutien des donateurs étrangers.

Selon Mme Ngila, la mise en place d’une infrastructure de recherche et de développement dynamique, la formation, le mentorat et l’octroi de subventions aux futurs chercheurs africains sur le climat sont essentiels pour accélérer la transition écologique.

Le Kenya accueille le sommet virtuel sur la recherche climatique organisé par l’AAS et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU) afin de discuter des moyens novateurs d’intensifier la recherche et de renforcer les mécanismes d’adaptation des communautés confrontées aux sécheresses récurrentes, aux inondations et à la propagation des maladies à transmission vectorielle.

Pour Jean-Paul Adam, directeur de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles à la CEA-ONU, l’investissement dans la recherche sur le climat contribuera à éclairer les stratégies d’atténuation et d’adaptation nécessaires pour accélérer le développement à faible émission de carbone sur le continent.

La recherche sur le climat devrait se concentrer sur la manière de renforcer la résilience des groupes vulnérables tels que les femmes, tout en encourageant les solutions locales aux chocs climatiques qui ont aggravé la pauvreté, le stress hydrique, la faim et les inégalités en Afrique, a-t-il ajouté.

Joseph Mukabana, directeur du Bureau régional pour l’Afrique et les pays les moins avancés de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a jugé que des initiatives de recherche harmonisées étaient essentielles pour renforcer l’adaptation au climat en Afrique, en ciblant des secteurs critiques comme l’agriculture, la santé et l’énergie.

Mithika Mwenda, directrice exécutive de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique, basée à Nairobi, a signalé que la recherche centrée sur les personnes était essentielle pour accélérer la réalisation d’une croissance juste, verte et inclusive sur le continent.