A moins de trois semaines du début du dialogue national, des acteurs de la société civile s’estiment écartés ou confus et appellent à ce que cette Assise soit véritablement inclusive.  Toutefois, certains se convainquent qu’au sortir de cette rencontre, un Tchad nouveau sera redessiné.

Le 20 août, date du début du dialogue national, s’approche à grands pas. Entre-temps, le président de transition multiplie les rencontres avec les différentes sensibilités de la société pour les convaincre de son bien-fondé. Mais, le doute demeure. « Si réellement le président de transition veut sauver le Tchad, qu’il pense à plus d’inclusion dans ce processus. Il faut laisser les jeunes désigner leurs représentants à ce dialogue. Si l’opportunité nous est offerte de participer à ce dialogue, nous irons avec des propositions concrètes comme comment faire pour pallier le chômage en milieu jeune ; l’équité dans les nominations, etc. », cite le président de l’association « je respecte ma ville », Assia Boum Blagué.

De son côté, le Mouvement citoyen « Notre Tchad » (MOCINT) invite tous les Tchadiens à participer à ce dialogue. Il plaide pour une véritable inclusion et appelle les participants à privilégier l’intérêt suprême du pays. « La date du 20 août est un grand rendez-vous de l’histoire. L’avenir de notre pays sera redessiné lors de ces assises. Nous ne voulons pas être spectateurs, mais plutôt nous souhaiterions être acteurs. Bien que n’ayant pas été associés aux sous-comités thématiques du Comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI), nous réitérons notre disponibilité à participer pleinement à ce dialogue. A l’issue de cette rencontre, nous caressons le rêve d’un Tchad épris de paix et de justice. Que chaque responsable, à quelque niveau que ce soit privilégie le Tchad. Nous souhaiterions ardemment que toutes les forces vives puissent fumer le calumet de la paix afin qu’ensemble nous jetons les bases d’un pays réconcilié, pacifié et résolument tourné vers l’avenir », souhaite le président du MOCINT, Korom Acyl Dagache.

Pour le coordinateur national du Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (CSAPR), Abderaman Ali Gossoumian, le dialogue national se prépare dans un climat de confusion, car ne requérant pas l’adhésion de tous les acteurs nationaux. Certes, reconnaît-il, le Comité d’organisation a travaillé mais il reste des « non-dits ». « Nous sommes à 17 jours de l’ouverture de ce dialogue, aucun acteur ne sait exactement qui va prendre part à ces assises. Nous pensons que le présidium du dialogue doit être composé des personnalités indépendantes pour rassurer tous les Tchadiens. Il faut éviter les erreurs du passé. Que la politique partisane s’arrête ».  Tout de même, « restons positifs sur ce qui va se passer ».

Le président de « je respecte ma ville » prévient que si ce dialogue échoue, « le Tchad sera difficile à gérer ».