Dans le cadre de la semaine de la citoyenneté, une conférence, nommée “Débat citoyen” s’est tenue ce vendredi  à N’Djamena. Ont pris part à cette rencontre, le réseau associatif des citoyens sans frontières, plusieurs responsables de la Police et des communes, ainsi que des citoyens de tout bord.

Trois débats ont été développés, dans un concept nommé “la population et les autorités se parlent”. Et c’était sous le regard imperturbable de Dr Delwa Kassiré Coumakoye, ministre d’État, ministre conseiller à la Présidence, qui a été en quelque sorte un paneliste d’honneur, représentant le chef de l’État Idriss Deby Itno. Son rôle, confirmer ou infirmer les points de vue.

Plus de deux heures durant, le modérateur Cherif Adoudou a géré trois groupes de panelistes qui sont passés à tour de rôle sur le plateau, pour répondre aux questions que leur posaient les  représentants du citoyen lambda.

Le premier débat était axé sur la citoyenneté. Zenal-Abdine Ibrahim Chérif, secrétaire général de la mairie de N’Djamena a répondu aux questions de Fihil Agoi, présidente de l’Union des femmes vendeuses de poisson, et de Hamid Youssouf, jeune étudiant.

Les problèmes soulevés lors de ses échanges autour de la citoyenneté sont entre autres le non-respect  d’une convention signée entre la mairie et les femmes vendeuses de poisson du marché de Dembé. Dans cette convention, il est question que les deux parties versent un pourcentage dans la caisse, pour le développement dudit marché. Ce que la mairie n’aurait jamais fait. Le deuxième point a porté sur la salubrité tant prônée par les autorités communales.

Le jeune étudiant Hamid a quant à lui, interrogé le secrétaire général de la mairie sur la mauvaise gestion des fonds communaux, le non accès aux données financières de la mairie même dans le cadre des  études académiques ou professionnelles, et enfin la salubrité de la ville de N’Djamena qu’on a promis faire d’elle il y a des années, la vitrine de l’Afrique centrale. Choses que le secrétaire général de la mairie a tenté de répondre durant le premier débat.

Dr Delwa Kassiré Coumakoye a, pour sa part recueilli, un tonnerre d’applaudissements lorsqu’il a affirmé que tout ce que les deux représentants de la population disent au sujet de la Mairie est vrai. Pour lui, effectivement la gestion de cette institution est très opaque car dit-il « pendant notre temps, nous les Lamy-Fortains, il n’y avait pas toutes ces choses. La Mairie était très bien gérée. » Le secrétaire général de la mairie centrale n’a pas attendu longtemps pour promettre main sur le cœur, qu’il veillera à ce que cette situation change.

Le deuxième débat, axé sur la sécurité routière, a opposé Sindari, contrôleur général de la Police, le directeur de la communication de l’ONASER, la présidente de l’association voix des femmes ainsi que le président du syndicat national des mototaxi. La question centrale était le manque de professionnalisme dans la Police nationale. Ce qui, selon les représentants du citoyen tchadien, s’illustre par des arnaques à ciel ouvert et le manque de respect envers les usagers de la route. Chose que le contrôleur a rejeté en bloc. Il a fallu la confirmation de Dr Delwa Kassiré Coumakoye pour qu’un deuxième tonnerre d’applaudissement calme les citoyens mécontents, assis pleins dans la salle. Le contrôleur général de la police a fini par reconnaître les insuffisances de la Police nationale, tout en promettant avec le plus grand sérieux, que les choses vont changer d’ici là.

Le dernier débat citoyen était sur l’environnement. Il était question des effets du changement climatique sur l’environnement et les défis à relever en tant que citoyen africain, sahélien et surtout tchadien.

MOÏSE Dabesne Léon, stagiaire