L’adoption de la loi des finances rectificative par les députés ce lundi 10 juillet 2017 a été marquée par plusieurs interventions sur le détournement des derniers publics, la corruption, le vol et les nominations fantaisistes. Plusieurs élus du peuple ont interpellé le ministre des Finances et du Budget et lui ont demandé de procéder à des nominations des personnes qu’il faut à la place qu’il faut, au lieu de nommer des gens par clientélisme, régionalisme ou encore par népotisme. Ces interpellations concernent notamment les régies financières de l’État.

Le ministre des Finances et du Budget, M. Christian Georges Diguimbaye répond qu’au jour d’aujourd’hui, dans toutes les régies, le vol est établi comme une règle et cela parait logique. Selon lui, il est très difficile de lutter contre le vol. Pour Christian Georges Diguimbaye, cette situation nécessite une prise de conscience générale. « J’ose espérer de cette tribune, pour demander aux élus du peuple de prendre le taureau par les cornes, et que nous essayons de le régler.  Sinon nous allons nous retrouver encore dans cinq ou dix ans, et parler de la même chose. Lorsqu’il s’agit de nommer des gens, des députés nous reprochent de ne pas nommer des gens au poste qu’il faut. Je dis haut et fort que les députés sont les premiers à intervenir pour qu’on nomme des gens. Soyons honnêtes avec nous-mêmes. Sinon on ne va pas s’en sortir » réplique le ministre des Finances et du Budget. Il observe que c’est très facile de jeter la pierre à l’autre.

« Nous avons vu également plusieurs députés occuper des postes de responsabilités, mais qu’est-ce qu’ils ont fait de mieux ? Vous êtes là bien avant moi, qu’est-ce que vous avez fait pour arrêter cette dérive ? Tout le monde sait où est le problème ? » interroge le chef de département des Finances.

Toutefois, il informe qu’il y a un travail qui est en train d’être fait, précisément à la direction générale des Impôts, le maximum des agents est en train d’être recensé pour voir leurs diplômes, leurs compétences et voir combien la direction a besoin pour chaque service. « Parce qu’aujourd’hui malheureusement vous entrez dans un bureau à la direction générale des Impôts, vous avez 15 individus. Ce sont nos réalités. Elles sont arrivées par des interventions intempestives, pour qu’on recrute X ou Y qui n’a pas sa place à cette direction. Aujourd’hui nous avons 5 000 fonctionnaires au ministère des Finances et du Budget, vous croyez que c’est le ministre des Finances qui s’est mis à faire ce genre de dysfonctionnement ? C’est nous tous. Combien des CV ? j’ai aujourd’hui dans mon bureau des dossiers qui sont remplis des CV des gens qui interviennent pour mettre leurs cousins, neveux, etc. Je n’en tiens pas compte pour l’instant. Donc il y a des choses que nous sommes tous responsables. » Charge M. Christian Georges Diguimbaye.

Le1er vice-président de l’Assemblée nationale M. Moussa Kadam martèle qu’ « il ne faut pas Christian Georges Diguimbaye désigne les députés comme les premiers responsables de son département ou l’Alpha et l’Omega de tout ». Il estime que si un élu du peuple envoie un dossier ou CV pour le recrutement, si la personne envoyée ne répond pas aux critères la dernière décision revient au ministre. « Un député est un porteur de CV. Il doit aller dans tous les bureaux » déclare Moussa Kadam.

Le président du Groupe parlementaire du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), M. Ali Kolotou Tchaïmi, complète que c’est normal que les députés remettent des CV aux membres du Gouvernement pour des éventuelles nominations. « Un député est à la chasse pour caser ses militants et ce n’est pas interdit. Mais il ne faut nommer un géographe à la place d’un économiste » tranche-t-il.

Wal Moussa Achitela