Le Gouvernement et les organisations syndicales ont signé, le 14 mars dernier un accord mettant terme à la crise sociale qui secoue le Tchad depuis sept semaines. Le dénouement heureux de la crise est à mettre à l’actif du cabinet civil du chef de l’État.

Après le blocage total des négociations entre les syndicats et le Gouvernement, le directeur de cabinet civil du président de la République, M. Issa Ali Taher et le secrétaire général à la Présidence Me Jean-Bernard Padaré, ont pris le dossier en main. Car, la situation s’empire, et les tons se durcissent. Il faudra une réponse rapide et efficace. C’est ainsi que le cabinet civil, après la rencontre entre le chef de l’État et les responsables des organisations syndicales, a pris l’initiative d’apporter sa contribution.

La négociation a été très longue, voire complexe. Non seulement le cabinet civil de la présidence de la République devrait faire comprendre au Gouvernement son intention, mais aussi, discuter avec des syndicalistes très remontés contre l’abattement de leurs salaires. Pendant plus d’une semaine, après avoir vaqué à leurs occupations régaliennes, les membres du cabinet civil se donnent rendez-vous avec les syndicalistes tous les soirs. De 15 heures à 21 heures chaque jour, les deux parties accouchent des propositions pour un accord.

Les organisations syndicales repartent avec ces propositions pour consulter leurs militants. Après une assemblée générale très houleuse, la plateforme revendicative, marque son accord. Les autres organisations également. Le rendez-vous était donc donné pour le mercredi 14 mars 2018 à la présidence de la République à 11 heures pour procéder à la signature d’un accord. Mais l’attente sera longue. Il faudra d’autres discussions pour faire converger les points de vue dans les termes de l’accord.  Pour arriver au bout, il a fallu attendre jusqu’aux environs de 22 heures pour que les deux parties paraphent le document final.

Entre temps, dans la matinée, chacun a utilisé tous les moyens de négociations pour arriver à un compromis. Pendant que les syndicats attendaient, les membres du cabinet civil élargissent leur discussion, au chef de l’État, au Premier ministre, au ministre des Finances et du Budget et celui de la Fonction Publique, pour s’assurer du contenu de l’accord. Après plus de deux heures de discussions, Issa Ali Taher et Jean-Bernard Padaré, reviennent vers les syndicats et entament une discussion sans répit.

De la salle de réunion rien ne filtre alors que, des journalistes de la presse publique et privée invités à cet effet s’impatientent. À l’intérieur de la salle de négociation, les représentants des travailleurs contestent certains points, amendés par le Gouvernement. De discussion en discussion, un compromis est trouvé. Il a fallu attendre plus de 5 heures pour qu’une première personne sorte de la salle de négociation. Il s’agit de M. Djonga Arafi, secrétaire général du Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT). Il s’exprime en ces termes : « les gens nous ont affamés et ils ont proposé un document ».  Ensuite les deux parties observent une pause. Mais, aucune information sur le contenu de l’accord qui devrait être signé. Ils repartent en salle. Vers 21 heures le ministre de la Fonction Publique, M. Mahamat Moctar Ali arrive. « Les choses se précisent. Prenez votre mal en patience », lance le directeur du cabinet à l’endroit des journalistes.

Quelques minutes après, les journalistes sont appelés à accéder dans la salle de négociation pour assister à la signature de l’accord. Les parties se congratulent puis procèdent à la signature. En signe de victoire, le ministre de la Fonction Publique au milieu attrape les mains des présidents des organisations syndicales et les soulève. La salle accueille ce geste par des salves d’applaudissements.