Le comité de crise formé par les conseillers municipaux de la ville de N’Djaména dénonce un vide juridique et interpelle les autorités à tout mettre en œuvre afin de sauvegarder le processus de décentralisation mis en marche au Tchad. Certains conseillers municipaux cessent de rappeler que le mandat des maires est de trois ans renouvelable une fois. De ce fait, le mandat des bureaux exécutifs municipaux a pris fin logiquement en juin 2015.

Une commission mise en place a restructuré la plupart des communes des provinces tandis que celles de N’Djaména ont continué à être gérées par les mêmes maires et leurs adjoints. Le comité menace de procéder au renouvellement de tous les organes exécutifs municipaux de N’Djaména conformément au programme de restructuration.

« Nous avons organisé deux points de presse, fait un communiqué de presse, écrit deux lettres d’informations au délégué général du gouvernement auprès de la commune de N’Djaména (les deux précédents). En plus de cela, nous avons écrit une note d’information au Ministre de l’Administration du Territoire, et aussi saisi la Cour suprême par une note d’information au Premier Ministre (sortant) pour leur signifier que le mandat des maires et leurs adjoints est arrivé à terme. Il est question de le renouveler. Mais tous ces appels sont restés sans effet », indique Ahmat Fakir Kignégué, président du comité de crise.

Fayçal Mahamat Saleh, conseiller au 2e arrondissement s’est appesanti   sur la question de la gestion dans sa commune : « nous sommes associés à la gestion de la commune juste pour trois mois. C’est-à-dire qu’au début, des trois premiers mois de notre installation ». Et ce dernier d’ajouter qu’ « à part cela, ils ont créé une coordination, associée avec certains conseillers ’’complices.’’ Ceux-ci jouent le rôle de fournisseurs et autres. Tel que dans le 2e arrondissement, le maire a sélectionné cinq personnes qui lui font ‘’l’affaire’’. L’un d’eux est nommé chef de service contrairement aux textes, qui n’autorise pas cela ».

Selon Don De Rim Doumdebé, conseiller du 6e arrondissement, « le mandat des maires et leurs adjoints est de trois ans renouvelable et celui des conseillers est de 6 ans. Lorsque leur mandat est arrivé à terme en juin dernier, nous avons été convoqués au niveau du bureau national. À l’issue de cette rencontre une commission a vu le jour. Elle est dirigée par l’actuel Secrétaire général du Mouvement Patriotique du Salut, MPS. Elle a pu procéder aux restructurations des maires dans les régions, mais à N’Djaména il y a eu un blocus ».

Face à cette crise qui perdure, le comité de crise sollicite l’intervention du premier magistrat afin de trouver la solution à ce problème.

Avec L’Info