En installant ce mercredi 18 août les membres du Comité d’organisation du dialogue national, le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert, balaie d’un revers de la main les critiques faites au sujet de ce Comité et indique que c’est la ‘’méthode participative’’ qui a prévalu.

« Le gouvernement de transition avait le droit dans ses responsabilités gouvernementales, de désigner de façon discrétionnaire un Comité d’organisation du dialogue national », recadre d’emblée Pahimi Padacké Albert au micro de la radio publique. Toutefois, « nous avons volontairement choisi la méthode participative permettant à toutes les sensibilités et corporations de s’auto-désigner au sein du Comité d’organisation ».

Interrogé par nos confrères de RFI, le président du Parti socialiste sans frontières, Yaya Dillo, rejette ce Comité. “Le comité, dans sa configuration, comprend à 95% des caciques du MPS, des personnes qui ont travaillé sous le régime du président Déby père, et qui sont toujours autour du président actuel du Comité militaire de transition. Ça ne donne aucune crédibilité et ça ne garantit pas la transparence des travaux du futur cadre du dialogue“, critique-t-il.

Pour le PM, il va donc de soi que l’arbitrage final ne peut satisfaire chacun et tout le monde tant ‘’nos compatriotes souhaitent mettre la main à cette pâte historique de notre pays’’. Et c’est plutôt une bonne chose, apprécie-t-il.

Pahimi se dit satisfait de ce Comité qu’il trouve l’arbitrage « équilibré » et « juste ». “Ce qui est sûr et le plus souvent lorsqu’un arbitrage ne satisfait entièrement aucune des parties, c’est la garantie que cet arbitrage est bon. Cet arbitrage est tellement équilibré et juste que même certains compatriotes qui ont choisi de s’auto-exclure du processus sont pris en compte dans ce Comité’’. Le PM fait notamment allusion à La Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH) et l’Union des syndicats du Tchad (UST) qui disent ne pas être concernées par ce Comité. Ces associations réitèrent par contre leur appartenance à la plateforme Wakit Tamma qui a engagé une lutte contre la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition et l’injustice sociale qui règne au pays.

Tout en respectant “leur droit à l’auto-exclusion”, le gouvernement de transition dit n’exclure aucun Tchadien.

A l’endroit des membres de ce Comité, le PM leur demande de prioriser l’intérêt du pays. « Le peuple tchadien nous regarde et le monde nous regarde. Si votre choix a été impulsé par différentes sensibilités et corporations, c’est pour garantir l’inclusivité initiale de ce dialogue et mutualiser vos riches et diverses expériences. Mais pour l’intérêt de notre pays et de notre peuple, je vous invite à dépasser dans vos travaux les considérations partisanes pour regarder le Tchad et le Tchad seul », recommande-t-il.