DOSSIER- Après Idriss Déby Itno et Félix Romadoumngar Nialbé, place à Pahimi Padacké Albert, le président du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil). C’est dans le cadre des portraits des candidats à la présidentielle du 11 avril 2021. Qui est donc celui qui, après deux ans comme Premier ministre, souhaite maintenant diriger le Tchad ?

Le 4 mai 2018, Pahimi Padacké Albert (que nous surnommons PPA) quitte la Primature après deux ans et plus de deux mois en tant que chef du gouvernement. Avec l’entrée en vigueur de la constitution de la 4ème République, le poste de Premier ministre a été supprimé. C’était PPA lui-même qui avait conduit cette réforme.

Près de trois ans plus tard, le natif de Gouin dans la province du Mayo Kebbi Ouest, vise cette fois-ci la magistrature suprême. Agé de 56 ans (il les aura exactement le 15 novembre), marié et père de 3 enfants, cet administrateur civil de 8ème échelon, titulaire d’une Maîtrise en droit public,  a une longue carrière professionnelle, associative et politique derrière lui.  Avant d’être nommé Premier ministre le 13 février 2016, il a occupé plusieurs postes ministériels notamment de l’Agriculture et de l’Irrigation (mars 2010 à juin 2011), des Postes et des Technologies de l’Information et de la Communication (avril 2008 à mars 2010), Garde des Sceaux et de la Justice (du 6 mars au 23 avril 2008 avec gestion du dossier « Arche de Zoé »), de l’Agriculture encore (août 2005 à mars 2007), du Pétrole, des Mines et de l’Energie (avril 2001 à janvier 2002), ministre sans portefeuille (janvier à juin 2002), secrétaire d’Etat aux Finances (de février à avril 2001), ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (1997), ministre des Finances et de l’Informatique (avril 1994 à mai 1995).

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Sur le plan politique, Pahimi Padacké Albert, a été membre fondateur du Rassemblement national pour la démocratie et le progrès (VIVA-RNDP) de Kassiré Coumakoye. Il a été secrétaire exécutif dudit parti jusqu’en 1996, année où il a été directeur de campagne de Kassiré pour la présidentielle. La même année, Pahimi quitte le VIVA-RNDP et son mentor Kassiré pour fonder son propre parti, le Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil). Un parti qui est présent à l’Assemblée nationale depuis 2002. Il a été député de 2011 à sa nomination comme Premier ministre en 2016. A ce titre, il a présidé le groupe parlementaire de son parti. Il a aussi été vice-président du parlement de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) de 2011 à 2016.

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En 2006, il porte le flambeau de son parti à l’élection présidentielle (une élection boycottée par les principales figures de l’opposition). Il occupe le 3ème rang (7,82%) derrière Delwa Kassiré Coumakoye (15,13%) et Idriss Déby (64,67%) mais devant Mahamat Abdoulaye (7,07%) et Ibrahim Koulamallah (5,31%). De nouveau candidat en 2011 (une élection encore boycottée par les ténors de l’opposition), Pahimi Padacké Albert, ministre de l’Agriculture à l’époque, est arrivé 2ème avec 6,23% derrière le président sortant, Idriss Déby Itno (88,26%) mais devant feu Nadji Madou (5,50).  

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PPA a été également, entre autres, président du Cadre national de dialogue politique (CNDP) de janvier à juillet 2015, vice-président de la même institution d’août à décembre 2014, vice-président du comité de suivi de l’accord politique du 13 août 2007 de septembre 2007 à juin 2008. Il a aussi participé à plusieurs conférences  ainsi qu’à des dialogues politiques dont la Conférence nationale souveraine de 1993.

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Le candidat Pahimi a aussi une expérience dans l’observation électorale en étant notamment chef de mission d’observation électorale de l’Union africaine (UA) à l’élection présidentielle de février 2019 au Sénégal, chef de mission d’observation électorale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)aux élections présidentielle, législatives et locales de décembre 2018 en République démocratique du Congo et chef de mission d’observation électorale de l’Union africaine pour les élections législatives et locales de septembre 2018 en Mauritanie.

Allié au parti au pouvoir pour la présidentielle de 2016, PPA a décidé de se jeter tout seul cette fois-ci dans la course vers le Palais Rose.